Pommes bio, pas de la tarte

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pommes bio et traitementsPas si facile que cela de produire des pommes bio. Pommiers et poiriers sont très attaqués par des insectes et des parasites. Les producteurs bio doivent parfois recourir à des phytosanitaires « à la limite ».

 

Produire  une pomme bio n’est pas la chose la plus facile au monde. Pommes et poires sont des fruits attaqués par de multiples agresseurs : des champignons, sources de pourritures; des insectes…. L’ennemi numéro 1 des producteurs de pommes et de poires est le carpocapse, un tout petit papillon de 20 mm qui s’attaque à de nombreux arbres fruitiers (cognassier, noyer, abricotier, pêcher). Cette espèce de papillons est particulièrement prolifique : chaque femelle, après l’accouplement, dépose entre 50 et 100 œufs sur les feuilles ou les fruits ! Les vers du carpocapse vont creuser des galeries dans le fruit et dévorent jusqu’aux pépins.

 

Surenchère de traitements

 

La très grande sensibilité des pommiers entraîne une surenchère catastrophique de traitements. En moyenne, un pomiculteur réalise 35 à 40 traitements par an dans ses vergers. Les producteurs bio tentent de défendre leurs arbres et leurs fruits en jouant sur la prévention. Ils vont par exemple favoriser les ennemis du carpocapse : la chauve-souris, très insectivore, les mésanges…, badigeonnez les troncs à la chaux pour tuer les parasites qui se réfugient dans les écorces…

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Ils doivent aussi traiter avec des produits.  Par exemple, avec Bt (Bacillus thuringiensis), un bacille commun présent dans les sols, les végétaux, l’eau… couramment utilisé comme phytosanitaire dans l’agriculture. Mais depuis quelques années, Bt rencontre des résistances et des scientifques ont commencé à s’inquiéter de son accumulation dans l’environnement.

 

Autre arme à leur disposition, la Carpovirusine. Il s’agit d’un virus spécifique du carpocapse, utilisé en agriculture biologique comme en agriculture conventionnelle. Cet agent naturel est sans incidences sur les pollinisateurs, auxiliaires et mammifères, et laisse peu de résidus sur les fruits, contrairement aux pesticides chimiques.

 

Génotoxique carcinogène

 

Parfois, les arboriculteurs bio utilisent aussi des produits moins inoffensifs, tel le Neemazal, fabriqué à partir d’azadirachtine, une substance extraite des graines de margousier (Azadrachta indica). Le problème de cet insecticide, un temps autorisé en culture bio, est d’être dangereux pour les abeilles, suspecté d’être un perturbateur endocrinien, et un génotoxique carcinogène. A la demande de l’ITAB, le ministère de l’Agriculture vient de réaccorder une autorisation de mise sur le marché, sous certaines conditions d’utilisation. Mais, on est un peu à la limite de l’image saine et pure véhiculée par le bio.

 

JC Nathan

 

Sources : www.agriculture.gouv

http://www.lafranceagricole.fr

http://www.inra.fr

Photo : Gilles Rigoulet