Peut-on se protéger d’une infection au virus Covid-19 en recourant aux plantes ? Beaucoup aimeraient y croire mais les preuves scientifiques ne sont pas réunies.
En attendant l’avènement d’un vaccin, beaucoup de personnes voudraient se protéger d’un risque de contamination au virus Covid-19 en misant sur la phytothérapie (les soins par les plantes). Mais l’efficacité des plantes reste à démontrer.
Artémise, la promotion de Madagascar
La première à avoir défrayé la chronique est l’artémise, Artemisia annua, utilisée depuis 2000 ans en Chine pour lutter contre certaines maladies (malaria) et combattre la fièvre, ou plus récemment contre le paludisme.
Madagascar, en la personne du président Rajoelina, a fait une forte promotion d’une boisson à base d’artémise. Un peu partout dans le monde, des scientifiques ont cherché à tester les pouvoirs de cette plante et de son principe actif, l’artémisinine. Mais l’on attend toujours un début de preuve scientifique à cette piste pour lutter contre le coronavirus.
Echinacée pourpre contre les rhumes
Autre gros « buzz » de l’automne 2020, l’échinacée pourpre. Une étude du laboratoire de Spiez en Suisse a avancé que cette plante (précisément, la préparation Echinaforce de la société A.Vogel), utilisée comme stimulant du système immunitaire et prévention des rhumes, serait un bon rempart contre le virus. Les autorités helvétiques ont rapidement calmé l’opinion publique en expliquant que des informations avaient été surinterprétées.
Stimuler le système immunitaire
En filigrane de nombreux traitements naturels contre les attaques virales, l’idée que l’on peut stimuler le système immunitaire et empêcher le virus (les virus) de prendre le dessus. Les médecins enjoignent à manier cette idée avec prudence. Selon beaucoup de spécialistes, on ne pourrait pas faire superformer le système immunitaire, mais seulement le faire fonctionner au mieux de ses possibilités, grâce notamment à des bons apports en vitamines et en minéraux.
Défenses naturelles
En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un avis en avril dernier appelant à la prudence en matière de recours aux plantes. Selon l’agence, certaines plantes pourraient perturber les défenses naturelles de l’organisme et interférer avec les mécanismes de défense inflammatoires utiles contre les infections dont celles liées à Covid-19.
Et l’Anses de citer les plantes immunomodulatrices comme les échinacées, la griffe du chat (liane du Pérou), diverses plantes anti-inflammatoires telles la réglisse, le saule, les polygames, le bouleau, le peuplier, la reine des prés, le curcuma… Le cocktail boostant les défenses immunitaires et protégeant des virus n’existerait pas.
Katrina Lamarthe
Sources : Le temps