Emulsifiants, inflammations, cancers

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Les émulsifiants, largement utilisés par l’industrie agro-alimentaire pour améliorer les propriétés des aliments industriels, sont fortement soupçonnés de favoriser les risques de cancers.

 

 

Les émulsifiants, une des grandes catégories d’additifs alimentaires, augmentent probablement les risques de contracter un cancer. Ce soupçon n’est pas nouveau mais des chercheurs de l’Inserm viennent de trouver de nouvelles preuves des effets délétères de ces substances chimiques.

 

Les émulsifiants sont parmi les additifs les plus utilisés par l’industrie. Ils visent à améliorer l’apparence, le goût, la texture et la durée de conservation des aliments, plus spécialement les pâtisseries, desserts, glaces, barres chocolatées, pains, margarines et plats préparés. cf. note bas de page.

 

 

Perturbations du microbiote

 

 

Quel est le problème avec ces substances, pourtant évaluées scientifiquement  et déclarées inoffensives avant d’être mises sur le marché ?  Les chercheurs de l’Inserm viennent de mettre en évidence que ces émulsifiants perturbaient le microbiote intestinal, augmentant le risque d’inflammation et favorisant ainsi « potentiellement » la survenue de certains cancers. L’étude recourt aux données de la cohorte Nutri-Santé et porte sur 92 000 adultes, en majorité des femmes, d’un âge moyen de 45 ans.

 

 

Risques accrus de cancer

 

 

Après un suivi moyen de sept ans, les chercheurs ont constaté que des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers. Les plus forts consommateurs de ce type d’additif avaient un risque de cancer 15% plus élevé que les plus faibles consommateurs. Le risque de cancers du sein augmentait de 24%, celui du cancer de la prostate de 46% !

Les femmes ayant des apports plus élevés en carraghénanes (E407 et E407a) avaient 32 % de plus de risques de développer des cancers du sein, par rapport à celles qui étaient les moins consommatrices. Les carraghénanes (polysaccharides soufrés) sont extraits d’algues rouges. Ils sont inodores, incolores, sans saveur et sont donc fortement utilisés par les industriels comme agents d’épaississement et de stabilisation.

 

L’importance de l’échantillon étudié et la qualité des analyses menées apportent beaucoup de crédibilité à ces travaux. Les experts de l’Inserm  espèrent que leur recherche relance le débat sur l’utilisation des additifs et la protection des consommateurs.

 

Katrina Lamarthe

 

Source : inserm.fr

 

Les grandes familles d’additifs

 

La liste des types d’additifs est interminable : acidifiants, affermissants, anti-agglomérants, etc… Pour permettre au consommateur de les identifier, on a rangé les additifs par grandes familles et associés à une classe. Par exemple, on distingue les colorants (E100 – E199), les conservateurs (E200 – E299) qui servent à empêcher le développement des bactéries et autres micro-organismes, les antioxygènes (E300 – E399) contre les réactions d’oxydation, les agents de texture (E400 – E499), c’est-à-dire les épaississants, gélifiants, stabilisants… Parmi les émulsifiants, on trouve les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes, les amidons modifiés, les lécithines, les phosphates, les celluloses, les gommes et les pectines.

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