La grippe aviaire H5N1 qui contamine régulièrement les élevages de volailles a été détectée chez des bovins aux Etats-Unis. Les virologues suivent le phénomène avec une extrême attention.
Une nouvelle épidémie de grippe aviaire A, liée au virus de souche H5N1, inquiète l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Le virus H5N1, apparu en 1996, est transmis par des oiseaux sauvages migrateurs qui contaminent des élevages en plein air. Le risque de ce type d’épidémie contraint presque chaque année les éleveurs à des abattages de millions de volailles.
Mais cette année, l’OMS tire la sonnette d’alarme car le virus commence à circuler entre oiseaux et mammifères. Dernièrement, des vaches et des chèvres ont été touchées aux Etats-Unis, ce qui a grandement surpris les virologues dans le monde, qui n’avaient presque jamais observé de telles contaminations inter-espèces.
De vache à vache
« Une transmission d’oiseau à vache, de vache à vache et de vache à oiseau a été enregistrée au cours des épidémies actuelles, ce qui suggère que le virus pourrait avoir trouvé d’autres voies de transmission que celles que nous avions imaginées auparavant », a déclaré la docteure Wenqing Zhang, qui dirige le programme mondial de la grippe à l’OMS.
Les vaches touchées ne sont pas tombées gravement malades. Mais l’inquiétude vient désormais d’une transmission facilitée du virus H5N1, que ce soit entre espèces animales elles-mêmes, ou des espèces animales aux humains. Selon les autorités américaines, un homme au Texas a été contaminé par une vache laitière et a développé une forme de conjonctivite. Sa santé a été rapidement améliorée par un traitement antiviral. Il n’en reste pas moins que ce serait l’un des premiers cas de contamination de H5N1, d’un bovin à un humain.
Taux de létalité élevée
Dès lors, d’autres scénarios, plus ou moins problématiques, sont envisagés, telle qu’une propagation de la grippe aviaire au sein même des troupeaux de bovins. Les premiers indices d’une telle contamination ont été repérés aux Etats-Unis. Le virus de grippe aviaire semble désormais capable de se croiser avec des virus de races bovines et de se multiplier.
Le virus H5N1 n’a jamais été pris à la légère par les autorités. Lorsque l’homme est contaminé, le taux de létalité est très élevé si le virus touche les poumons. Les infections humaines sont principalement contractées par contact direct avec des animaux infectés ou des environnements contaminés.
L’inquiétude de fond
Le risque d’une circulation plus rapide du virus entre les espèces aviaires, les mammifères et les hommes ne peut être écarté. Désormais, l’ensemble des virologues du monde entier vont scruter les risques de mutations du virus qui pourrait évoluer plus rapidement compte tenu de la diversité de ses hôtes. L’inquiétude de fond étant que le virus évolue avec des caractéristiques de contamination élevées pour l’homme, puis une contamination inter-humaine.
JC Nathan
sources : Liberation
https://www.liberation.fr/societe/sante/grippe-aviaire-des-traces-du-virus-h5n1-detectees-dans-du-lait-pasteurise-aux-etats-unis-20240424_KMVSBHWPIBEJDJ3CVJWYALZPGQ/?redirected=1