On savait l’alcool responsable de nombreuses maladies graves, tel que le cancer. Des chercheurs américains ont mis en évidence des liens probables entre une consommation excessive d’alcool et la maladie d’Alzheimer.
Une consommation d’alcool excessive entraîne un triplement du risque de démence et un doublement du risque de développer la maladie d’Alzheimer. Cet excès d’alcool provoque une apparition précoce de la maladie et une gravité accrue, estime le Dr Max Brenner, professeur adjoint aux instituts Feinstein Medical Xpress.
Accumulation de protéines tau
Des chercheurs américains de New-York ont mis en évidence le rôle de l’alcool dans l’un des phénomènes connus de la maladie neuro-dégénérative : l’accumulation de protéines tau (une protéine cérébrale) à l’intérieur même des neurones.
On sait que la maladie d’Alzheimer est associée à deux types de lésions du cerveau : une accumulation de protéine amyloïdes (peptide ß-amyloïde) qui forme ce qu’on appelle des plaques séniles. Ce premier phénomène va avoir des effets sur le développement et le comportement d’une autre protéine, la protéine tau.
Mort des cellules nerveuses
Cette protéine tau va concourir à désorganiser les neurones, participer à une dégénérescence dite « neuro fibrillaire » et in fine, à la mort des cellules nerveuses. Ce processus très lent s’étale sur plusieurs dizaines d’années avant que n’apparaissent les symptômes de la maladie.
Exposition à l’alcool
Selon les chercheurs américains, l’alcool concourt à accélérer ces processus délétères. Les cellules cérébrales confrontées à une nocivité telle que l’exposition à l’alcool, libèrent certaines molécules pour alerter les autres cellules et les pousser à se défendre. Mais ce faisant, elles renforcent des processus menant à la dégradation des neurones.
152 millions de personnes
La recherche mondiale se mobilise pour cerner tous les processus favorisant la survenue de la maladie d’Alzheimer. On estime qu’elle touche plus d’un million de personnes en France. Environ 15% de la population de 80 ans et plus seraient atteints. Selon les Nations Unies, au niveau mondial, ce sont 152 millions de personnes qui devraient être concernés par la maladie d’ici à 2050.
JC Nathan
Sources : Santé magazine