Le soja, les isoflavones et le cancer

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soja isoflavones

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Le soja est un alicament (aliment-médicament) riche en isoflavones aux effets complexes sur la santé, notamment concernant les cancers.

 

En raison des isoflavones qu’il contient, le soja est un véritable alicament (aliment-médicament), qui comme tous les médicaments, doit être utilisé avec prudence. Les isoflavones sont des flavonoïdes (composés présents dans les fleurs, les plantes, les fruits), eux-mêmes sous-classe des polyphénols, connus pour leur activité anti-oxydante.

 

Isoflavones bons pour le coeur

 

Les deux principaux isoflavones du soja sont la génisteine et la daidzéine, présents en grandes quantités dans la farine de soja, dans les fèves de soja (128 mg pour 100 g de produit), dans le yaourt au lait de soja (82 mg) dans le miso (43 mg) et le tofu (28 mg). En tant qu’antioxydants, ces isoflavones  sont connus pour divers effets bénéfiques sur le cœur, les vaisseaux sanguins,  le capital osseux…

 

Des sortes d’œstrogènes

 

Les isoflavones sont aussi et surtout des phytoestrogènes, c’est-à-dire des molécules issues du monde végétal qui présentent des similarités avec les estrogènes humains ou œstrogènes (hormones naturelles féminines). Ces fameux phytoestrogènes ont des effets multiples et complexes sur le métabolisme humain, comme par exemple bloquer les effets négatifs d’un surcroît d’oestrogènes, ou pallier leur déficit.

 

Prévention anti-cancer

 

Le « sujet » numéro 1 des isoflavones du soja, c’est leur action sur les cancers, en particulier les cancers dits hormono-dépendants – sein, endomètre, prostate – Ces cancers sont favorisés par une forte proportion d’estrogènes dans le sang qui stimulent la croissance de cellules cancéreuses. Les estrogènes du soja peuvent s’avérer bénéfiques dans certains cas et selon certains modes de consommation.

 

Cancer du sein  en Chine

 

Les femmes asiatiques, consommant régulièrement des produits à base de soja depuis leur enfance (donc avant la puberté) présentent des taux de cancer du sein bien inférieurs aux occidentales. En France, le cancer du sein représente un nouveau cas de cancer sur trois, soit 48 800 nouveaux cas par an.  Or, la prévalence est presque vingt fois inférieure en Chine.

 

La plupart des études tendent ainsi à étayer l’effet prévention anti-cancer d’une consommation de soja régulière sur le long terme, du type 50 à 100 g par jour de soja, soit très globalement 25 mg à 40 mg par jour d’isoflavones. Hypothèse de certains scientifiques : les isoflavones modifieraient l’ADN et des gènes en cause dans la transformation de cellules normales en cellules anti-cancéreuses.

 

Effets contraires

 

La complication vient des cas où les phyto-estrogènes jouent de façon contraire. Cela semble être le cas chez les femmes ayant un cancer ou présentant certaines tumeurs (polypes, fibromes…). La présence de cellules avec « récepteurs aux oestrogènes » peut semble-t-il faciliter la prolifération de cellules malignes par les phyto-estrogènes.  Autre cas très défavorable, la prise d’isoflavones ou phyto-estrogènes actifs dans des proportions élevées, sur de courtes périodes, comme c’est le cas avec certains suppléments nutritifs (jusqu’à100 mg par comprimé).

Lire : Les phyto-estrogènes du soja, une ombre sur la légumineuse

 

Consommation modérée

 

Pour ces raisons, la plupart des scientifiques et nutritionnistes recommandent une consommation entre normale et modérée de soja et de produits dérivés. Les autorités sanitaires déconseillent le soja et ses dérivés pour les femmes enceintes (risques pour le fœtus), pour les femmes allaitantes, les petits enfants, les femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer.

 

JC Nathan

 

Sources :

http://naturo-passion.com

Les aliments contre le cancer. Dr Denis Gingras. Richard Béliveau. Le livre de poche. 2012.

http://www.la-maison-du-cancer.com

www.passeportsante.net

Photo : http://olharfeliz.typepad.com