Des huiles minérales dans les laits pour bébé

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lait et contaminants

Des huiles minérales toxiques, dérivés d’hydrocarbures, sont présentes dans des laits en poudre pour bébé. Foodwatch a lancé une pétition en 2019 pour dénoncer cette contamination. Mis en cause, Nestlé et Danone tardent à prendre des mesures.

 

 

Les huiles minérales aromatiques toxiques (MOAH), contamineraient des laits en poudre pour bébé, notamment des marques vendues par Nestlé et Danone. L’association environnementale Foodwatch, à l’origine des tests, dénonce avec obstination le risque pour la santé des encres et adhésifs d’emballages alimentaires. Elle s’indigne à la mi-année 2020 du manque de réaction des autorités comme des grands groupes.

 

Lire : Des huiles minérales génotoxiques

 

 

Contamination via le carton recyclé

 

 

La migration des dérivés d’hydrocarbures dans les aliments de grande consommation (céréales, biscuits, riz…) constitue une source de contamination. Les emballages issus de carton recyclé s’avèreraient les plus dangereux.

 

Lire : Les huiles minérales contaminent les aliments

 

 

Huiles minérales et lait en poudre

 

 

Foodwatch a trouvé des traces significatives d’huiles minérales sur huit marques de lait en poudre pour bébés, sur 16 produits testés ! En France, il s’agit du lait en poudre Nidal premier âge (0 à six mois) de Nestlé et le Gallia Galliagest Croissance sans lactose de douze mois à trois ans de Danone.

 

Foodwatch a lancé une pétition exigeant le rappel des produits et demande aux marques de s’engager à vendre des laits « sans aucun MOAH détectable ». Mais elle est restée sans réponse de la part des groupes concernés (Danone, Nestlé).

 

 

Deux types d’huiles minérales aromatiques

 

 

MOAH ? Explication. Les experts distinguent deux types d’huiles minérales aromatiques :

– les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH) qui pourraient être des cancérogènes génotoxiques

– les hydrocarbures saturés d’huiles minérales (MOSH) qui s’accumulent dans les tissus humains, considérés comme mutagènes et cancérigènes, aux effets potentiellement néfastes sur le foie.

 

 

Surveillance des risques

 

 

Dès 2012, l’agence sanitaire européenne (Efsa) considérait l’exposition à ces substances via la nourriture comme « une préoccupation potentielle ». En 2017, l’Union européenne enjoignait les Etats de surveiller ces risques sur les denrées alimentaires préemballées et les matériaux d’emballage. En particulier, les graisses animales et végétales, les produits à base de poisson, les saucisses, les produits céréaliers, les confiseries et produits à base de cacao, les desserts et glaces, les graines oléagineuses et légumineuses et les fruits à coque.

 

La France via la DGCCRF recueille des données de contamination aux hydrocarbures d’huiles minérales, mais on en est pas encore à la mise en place d’une règlementation précise. Foodwatch, par son action médiatique, souhaite accélérer le processus, en recourant à l’opinion publique.

 

JC Nathan

 

Sources :

Le Parisien

 

Résultats 2018 de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes)