La récente découverte sur l’influence de la composition de la salive sur l’obésité ne doit pas faire oublier les facteurs non génétiques et l’ampleur du problème.
Il ne faudrait pas que le combat mené contre l’obésité et la « malbouffe » se relâche sous prétexte que l’on a trouvé une cause génétique à l’obésité, à savoir le déficit d’une enzyme, l’amylase salivaire.
Un tiers de la population mondiale est touché
Selon l’OMS, plus d’un tiers (35%) de la population mondiale sont atteints d’obésité ou de surpoids. En France, environ 15% des Français sont désormais concernés contre seulement 6% en 1980. Il s’agit d’un fléau car cet état (surpoids, obésité) entraîne du diabète, des problèmes cardio-vasculaires graves (hypertension artérielle, problèmes au cœur…), un risque accru de cancers…
Tissus adipeux
L’obésité est une maladie des tissus adipeux (masse grasse). Ces tissus contiennent des cellules appelées adipocytes, qui stockent les réserves énergétiques. En fonction des apports en lipides, ces adipocytes augmentent de volume ou augmentent en nombre. Mais le rôle du tissu adipeux ne se limite pas à stocker l’énergie. Il entretient de multiples relations avec le cerveau, le tube digestif, le système nerveux, le foie, le cœur, les muscles, l’intestin… Ces connexions expliquent les nombreuses complications générées par l’obésité (mécanismes d’inflammation par exemple) et l’émergence de dérèglements qui vont freiner la perte de poids.
Deux indices de mesure du surpoids
Pour établir le diagnostic de l’obésité, on mesure l’indice de masse corporelle (IMC). L’IMC est égal au poids (en kilos), divisé par le carré de la taille (en mètres). Si l’IMC est supérieur à 25, il y a surpoids. S’il est supérieur à 30, c’est l’obésité. Autre indicateur, le tour de taille. Lorsqu’il est supérieur à 100 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme, on parle d’obésité abdominale.
Prédispositions génétiques
Depuis plusieurs années, les chercheurs ont identifié divers facteurs génétiques prédisposant à l’obésité et expliquant pourquoi certaines personnes sont plus sujettes à la prise de poids. La recherche menée par le CNRS, l’Institut Pasteur de Lille et l’Imperial College London, tend à montrer qu’un défaut génétique conduirait à un déficit en amylase salivaire, une enzyme qui sert à digérer les amidons (sucres complexes). Ce type de sujets pourrait présenter des risques d’obésité dix fois plus important que la moyenne.
Comportements et modes de vie
Les questions génétiques ne peuvent expliquer qu’une petite partie de l’épidémie d’obésité. On ne peut certainement pas écarter la responsabilité des comportements alimentaires et des modes de vie. L’augmentation de la taille des portions, des apports caloriques démesurés (sucres, graisses), le manque d’exercices physiques, la baisse des dépenses énergétiques au quotidien…. entrent pour une large part dans la dérive du poids moyen (lire Principes de nutrition). Tout comme divers facteurs sociaux et « environnementaux » (stress, manque de sommeil, médicaments…).
Aurélie Laroche
Sources : www.sciencedirect.com
Photo : http://wallpapers-3d.ru/fr