L’obésité et le surpoids sont de plus en plus fréquents chez les enfants. Un risque qui apparaît dès l’âge de deux à cinq ans.
En France, 17 à 18% des moins de 18 ans sont en surpoids, dont 3 à 4% d’obèses. Dans les années 60, on comptait seulement 3% d’enfants en surpoids en France. Ce danger pour la santé se profile très tôt, dès le plus jeune âge.
Devant les écrans
Une étude de l’Inserm a montré que les garçons de deux ans passant beaucoup de temps devant les écrans voyaient le pourcentage de masse grasse corporelle s’élever à l’âge de cinq ans. Moins les petites filles jouaient en plein air, plus le risque de développer ensuite de la matière grasse était élevé (les jeux à l’extérieur sont un meilleur indicateur de l’activité chez les filles).
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C’est l’un des enseignements de l’étude EDEN, première étude de cohorte généraliste menée durant les années 2000, et destinée à évaluer les déterminants du développement psychomoteur et de la santé des enfants.
Inactivité physique et aliments caloriques
Diverses études avaient déjà mis en évidence chez les enfants les dangers liés à la sédentarité (mesurée à partir du temps passé devant les écrans), à une moindre activité physique et à une consommation d’aliments très caloriques. Mais l’étude EDEN a permis de mettre en lumière la réalité de ces phénomènes dès l’âge de deux ans !
Sédentaires et influençables
Le constat des scientifiques est inquiétant. Dès l’âge de deux ans, le temps d’écran et l’exposition à la publicité vont encourager le goût pour une alimentation de type snacking/fast-food. Les chercheurs de l’Inserm notent que, à l’encontre des idées reçues, les petits enfants ne sont pas spontanément actifs, mais au contraire plutôt sédentaires. Selon eux, il est essentiel de promouvoir et d’encourager les jeux en plein air dès le plus jeune âge, et de limiter l’exposition aux écrans.
Eric Allermoz
Source : C Saldanha-Gomes et coll. Prospective associations between energy balance-related behaviors at 2 years of age and subsequent adiposity: the EDEN mother–child cohort. International Journal of Obesity (2016), 1–8.