S’alimenter et consommer en protégeant la biodiversité

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biodiversite et modes de vie

La biodiversité de la planète est menacée. Par nos choix de consommation et d’alimentation, nous pouvons aider à préserver le capital inestimable des espèces animales et végétales.

 

 

La biodiversité de la planète est en danger, en grande partie à cause de l’expansion des activités de l’homme et de multiples atteintes à l’environnement.  Une étude récente menée par trois spécialistes, Gerardo Ceballos, de l’Université nationale autonome du Mexique, Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzob, de l’Université de Stanford, vient rappeler cette réalité douloureuse. Les chercheurs ont étudié 27 600 espèces dont 177 espèces de mammifères. Le constat est glaçant : 32% des espèces sont menacées d’extinction.

 

 

De nombreuses espèces de vertébrés en déclin

 

 

Ce nouveau rapport est plus inquiétant que les précédents. Au-delà du risque d’extinction des grands mammifères (lions, guépards, rhinocéros, orang-outang…), de très nombreuses espèces de vertébrés sont en déclin. 55% des espèces d’oiseaux sont en baisse, par exemple.

Les régions tropicales sont les plus menacées par la perte de biodiversité, mais pas uniquement. Dans le monde entier, l’activité humaine (déforestation, agriculture, routes, urbanisation, exploitations minières et pétrolières…) grignote inexorablement les espaces vitaux de la faune.

 

 

Le consommateur peut combattre le déclin de la nature

 

 

Si l’on ne veut pas sombrer dans le fatalisme, chaque citoyen peut à son échelle de consommateur combattre ce déclin. Premier choix, favoriser des produits bio et des cultures recourant le moins possible à des pesticides. La diffusion de produits chimiques dangereux menace les pollinisateurs (abeilles, papillons, butineurs…) qui sont les agents de la biodiversité végétale. En protégeant les plantes, on protège la vie animale, en raison des chaînes biologiques (plantes, insectes, vertébrés, mammifères…).

 

Lire aussi : L’alimentation, ennemie de la biodiversité

 

 

Refuser les cultures aggravant la déforestation

 

 

Second choix, refuser les produits liés à des cultures favorisant la déforestation. Typiquement, l’huile de palme et le soja. La forêt abrite selon les spécialistes 80% de la biodiversité terrestre. Chaque année, plus de 13 millions d’hectares de forêts disparaissent. A elles seules, les plantations de palmiers sont à l’origine du défrichage et de la destruction d’immenses parcelles de forêts. On produit environ 66 millions de tonnes d’huile de palme par an, l’une des graisses les plus nocives pour la santé.

 

 

Soja et espaces naturels

 

 

La culture du soja dans le monde porte également une responsabilité dans la déforestation. Ces cinquante dernières années, la production de soja a décuplé, passant d’une vingtaine de millions de tonnes à pas loin de 300 millions de tonnes (267 millions en 2014 selon WWF). Sur des centaines de millions d’hectares répartis entre la Chine, les Etats-Unis, l’Amérique Latine, l’Inde… la culture du soja s’étend, le plus souvent au détriment des espaces naturels et de la forêt. C’est le cas par exemple au Brésil où les plantations de soja impactent sévèrement la forêt amazonienne.

 

Il ne s’agit pas de s’interdire de consommer une source généreuse de protéines végétales (qui peut remplacer en partie les protéines animales), mais de privilégier des cultures de soja respectant les cahiers des charges et les principes du développement durable.

 

Troisième moyen d’agir : opter pour un mode de consommation raisonnable qui économise les ressources naturelles (eau, énergie, espace), la réduction des émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane…), la fin du gaspillage…. Consommer moins de viande (et la consommer à bon escient) est certainement l’un des actes les plus forts en faveur de l’environnement.

Tout ce qui économise les ressources de la planète va dans le sens de la protection des espèces animales et végétales, et donc de la biodiversité.

 

Katrina Lamarthe

 

Source : www.pnas.org