La grippe aviaire H5N8 : le risque pour l’homme

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virus influenza aviaireL’épidémie de grippe aviaire H5N8 qui sévit dans les élevages est suivie de très près par les pouvoirs publics et le monde scientifique.

 

La grippe aviaire se transmet entre oiseaux et rarement à l’homme et aux mammifères. Mais des cas sporadiques d’infections humaines ont déjà eu lieu dans le passé, après recombinaison des virus.

 

L’épizootie à l’échelle européenne

 

Le virus H5N8 est extrêmement pathogène comme l’était la souche H5N1 apparue en Dordogne fin 2015. Les autorités publiques ont donc décidé de procéder à de nouveaux abattages massifs pour enrayer ce nouvel épisode de grippe aviaire. Tous les élevages, dans un rayon de 10 km autour d’un foyer de grippe aviaire, sont visés. Lire aussi, Grippe aviaire dans le sud-ouest, questions autour d’un virus.

Régions concernées : Gers, Landes, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques (18 départements au total), soit des centaines de milliers de canards bientôt abattus. Désormais, l’épizootie touche l’Europe (Allemagne, Autriche…).

 

Les oiseaux, réservoirs naturels des virus

 

La contamination des volailles d’élevage se fait par les oiseaux sauvages (canards, oies, cygnes…) qui sont capables, lors des périodes migratoires, de parcourir des centaines de kilomètres par jour et de disséminer le virus à grande vitesse. Les oiseaux sont des sortes de réservoirs naturels du virus. Le grand nombre d’élevages à l’air libre explique pourquoi les épidémies de grippe aviaire se multiplient.

 

 

Inoffensif pour l’homme

 

Le virus de la grippe aviaire H5N8 est mortel pour les oiseaux mais inoffensif pour l’homme. « Il ne se transmet pas à l’homme. Aucune contamination humaine n’a été détectée depuis son émergence en Asie il  y a deux ans » expliquait récemment Jean-Luc Guérin, vétérinaire et virologiste à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique). L’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) qui a séquencé des souches du virus H5N8, estime elle-aussi qu’il n’y a aucun signe de transmissibilité à l’homme ».

 

 

Le risque de recombinaison subsiste

 

 

Potentiellement, les risques pour l’homme subsistent toujours dès lors qu’il y épisode viral. Il y a déjà eu des cas de virus grippal animal qui ont entraîné des infections chez l’homme. Car les virus ont la capacité de se recombiner et d’évoluer sur le plan génétique. En 1998, le virus H1N1 porcin s’était recombiné avec des souches aviaires et humaines pour réapparaitre en 2009 sous la forme de la grippe A (H1N1). En France, la grippe A (H1N1) a tué 312 personnes au total. Mais jusqu’à présent, ces virus recombinés n’ont pas réussi, heureusement, à atteindre un degré de transmissibilité suffisant pour provoquer une pandémie (épidémie à très large échelle) chez l’homme.

 

JC Nathan

 

Sources :

www.anses.fr

www.inra.fr

Photo : AFP publiée sur www.lepoint.fr