L’amanite phalloïde, le plus dangereux des champignons

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amanite phalloïde

Parmi les champignons vénéneux, l’amanite phalloïde est certainement le plus dangereux pour l’homme.

 

L’amanite phalloïde, parfois appelée calice de la mort, est un champignon fréquent dans les forêts de feuillus, en particulier sous les chênes. Fréquent et extrêmement dangereux puisqu’il entraîne plusieurs heures après son ingestion de graves problèmes digestifs, hépatiques et rénaux. Ces complications s’avèrent facilement mortelles.

 

En 2013, on a enregistré plus de 1000 cas d’intoxications aux champignons en France.Sur la vingtaine de cas très graves, 16 étaient des syndromes phalloïdiens, dus à l’amanite phalloïde ou à certaines lépiotes et galères.

 

L’anneau sous le chapeau et la volve blanche

 

A quoi ressemble l’amanite ? Sa couleur est blanc gris, tirant vers le jaune vert olive. Le chapeau, lisse, rond et hémisphérique, mesure entre 6 et 12 cm de diamètre. Des fibrilles dans le chapeau donnent une couleur verdâtre à l’ensemble. Des lamelles blanches parcourent le dessous du chapeau.

 

Entre le chapeau et le pied, apparaît un petit anneau. Le pied cylindrique renflé vers la base peut atteindre jusqu’à 20 cm de hauteur pour un diamètre de 1 à 3 cm. Quand elle est jeune, l’amanite est  entourée d’une sorte de voile dont le reliquat formera à l’âge adulte une volve blanche (sorte de petit sac) à la base du pied. Cette volve est l’une des caractéristiques de l’amanite mais elle peut avoir disparu, mangée par des limaces par exemple.

 

A des hauteurs moyennes

 

L’amanite phalloïde se rencontre en forêt (sous des chênes, mais aussi des hêtres, des châtaigniers, marronniers…), d’août à octobre, dans des régions à climat doux, à des hauteurs moyennes sous la barre des 1000 mètres, parfois jusqu’à 1400 mètres.

 

Les champignons soit-disant ressemblants

 

Le risque « amanite » est bien réel. Lorsqu’elle est jeune, encore enserrée dans son voile (à l’état « d’œuf »), les amateurs peuvent la confondre avec de jeunes cèpes, des vesses de loup, des champignons lamellés, des agaricus… On cite aussi des confusions avec la volvaire asiatique (Volvariella volvacea) très populaire dans la cuisine asiatique. Pourtant, les lames de la volvaire ne sont pas blanches mais rosissantes, et la volvaire n’a pas d’anneau sous le chapeau. Autres champignons confondus avec l’amanite : certains tricholomes, des russules, des agarics…

 

Des symptômes tardifs

 

Les toxines de l’amanite phalloïde (amatoxines, amanitines…) ne sont pas détruites par la cuisson, par le séchage ou la congélation. Les symptômes qui apparaissent parfois 10 à 12 heures après l’ingestion sont de type vomissements, diarrhées abondantes, crampes abdominales…. Les toxines vont s’attaquer en priorité au foie pour le détruire très rapidement.

 

Si vous avez consommé des champignons et que de troubles suspects apparaissent, appelez le 15 ou le centre anti-poison.

 

Aurélie Laroche

 

Source : www.anses.fr

Photo : F.Meigniez

Société fribourgeoise de mycologie

www.mycofr.ch