Pour lutter contre l’usage de pesticides, Greenpeace a trouvé un procédé habile : la Course Zéro Pesticides, une compétition vertueuse entre grandes surfaces.
Les grandes surfaces sont pressées par Greenpeace de participer à la Course Zéro Pesticides. Objectif : s’engager d’ici 2017 à vendre des pommes et des pommes de terre produites sans pesticides. Les pommes et les pommes de terre sont les fruits et légumes les plus produits en France, et malheureusement parmi les plus « traités », estime Geenpeace. Lire aussi : Les marques de thon classées par Greenpeeace
Zéro pesticides et transparence
Greenpeace demande aux grandes surfaces d’agir et de le prouver, en imposant à leurs fournisseurs agricoles de ne plus utiliser des pesticides tels que les néonicotinoïdes, la cyperméthrine, la deltaméthrine, le chlorpyrifos et divers organophosphorés. L’association écologiste fait pression également sur la grande distribution pour qu’elle soutienne les agriculteurs et qu’elle fasse preuve de transparence vis-à-vis des consommateurs.
Carrefour et Super U, bons élèves
De par sa surface médiatique, Greenpeace est un relais de pression qui peut s’avérer efficace. D’ores est déjà, les consommateurs apprennent des choses sur leurs enseignes. Selon l’enquête de Greenpeace, Carrefour et Super U sont de bons compétiteurs. Carrefour a soutenu en 2015, quatre produits sans pesticides : le kiwi du sud-ouest (cultivé sans traitement insecticide), le brocoli de Bretagne (produit sans herbicide), la tomate ancienne (cultivée en pleine terre et sans herbicide), le blé dur de Provence (cultivé sans insecticide du champ à l’assiette).
Les magasins U ont mis en place une liste noire des résidus de pesticides, autorisés dans la réglementation mais que l’enseigne ne souhaite pas retrouver sur ses fruits et légumes de marque distributeur, car jugés trop dangereux pour la santé humaine.
Edouard Leclerc, opaque et peu coopératif
Toujours selon Greenpeace, Auchan, Casino, Intermarché répondent aux sollicitations de l’association, mais ne donnent aucune preuve tangible d’un quelconque progrès en matière de lutte contre les pesticides. Quant à l’enseigne E Leclerc, elle se caractérise par la plus grande opacité, avancent les militants écolo. Seule la centrale régionale de Leclerc à Toulouse, la Socamil, a commencé à agir localement auprès des producteurs pommes de terre et de tomates.
Greenpeace demande donc aux consommateurs d’écrire à Michel-Edouard Leclerc, le Pdg pour qu’il s’engage pour l’environnement et soutienne davantage un modèle agricole alternatif plutôt que de se positionner uniquement sur les prix.
JC Nathan
Sources : http://greenpeace.fr
Photo : Neil Hall. Reuters. www.lexpress.fr