Soucieux de protéger l’environnement, les locavores revendiquent une consommation citoyenne et intelligente qui commence dans l’assiette.
Un locavore ne veut pas manger des fraises en hiver, venues d’Andalousie après avoir été transportées en camion sur 1500 km. Difficile de ne pas être d’accord avec lui. Qu’est-ce qu’un locavore ? Un consommateur qui fait le lien entre les aliments qu’il consomme et les conséquences environnementales de leur production.
Fraises en hiver
Le scandale des fraises espagnoles a été l’exemple le plus médiatisé de ces productions agroalimentaires absurdes qui méprisent l’environnement et le dégradent dangereusement. Or, de plus en plus de consommateurs, effarés des effets de la mondialisation et de la course à la productivité, ne veulent plus contribuer au saccage des ressources naturelles, via les rejets d’engrais et , de pesticides, et de pollutions diverses (baches plastiques, émissions de CO2, emballages…).
Rayon de 100 à 200 km
Le locavorisme consiste à privilégier systématiquement les producteurs locaux, la vente en directe, les circuits courts. En règle générale, les locavores s’approvisionnent dans un rayon de 100 à 200 km auprès de petits producteurs, fermiers ou bio, d’AMAP, etc. Par définition, ils excluent les grandes surfaces et les grands distributeurs responsables dans une majorité des cas des circuits d’approvisionnement les plus désastreux en termes de bilan carbone.
Règle de Marco Polo
Certains locavores poussent leur engagement le plus loin possible, éliminant de nombreux aliments exotiques de leurs repas, refusant d’utiliser des congélateurs… Les autres appliquent la règle dite Marco Polo, s’autorisant sel, poivre, épices, fruits exotiques, café, thé, spécialités régionales ou produits de la mer… introuvables à proximité.
Savoir ce qu’on mange
Malgré les contraintes liés à son engagement, le locavore a plusieurs satisfactions : se montrer respectueux de l’environnement, encourager un système solidaire et aider les petits producteurs, consommer des produits frais… Enfin, il sait précisément d’où viennent les produits, dans quelles conditions ils ont été cultivés, selon quel cahier des charge et quelle éthique. Savoir ce qu’on mange ? Un privilège assez exceptionnel dans la société de consommation actuelle.
Eric Allermoz
Photo : © Marie-Pierre Dieterlé/Babel Photo
Photo issue du reportage La ferme du Petit Pont (site chroniques agricoles : http://babel-photo.com/chroniquesagricoles/