L’Europe mise sur l’agriculture bio et durable

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agriculture durable bio

L’Union européenne va nettement orienter la Politique Agricole Commune (PAC) sur le bio et le développement durable dans les années à venir. Les lobbies de l’agro-chimie vont tenter de freiner cette reconversion. 

 

L’Europe parie sur l’agriculture bio. Les 27 Etats membres de l’Union européenne, et leur bras armé, la Commission européenne, ont décidé d’orienter massivement l’agriculture vers un mode de développement durable. Pour cela, l’Union européenne, bénéficie d’une puissante courroie de transmission : la Politique Agricole Commune (PAC). 

 

 

386 milliards d’euros dans l’agriculture

 

 

A l’aide de deux fonds (Fonds européen agricole de garantie, Fonds européen pour le développement durable), l’Europe va injecter entre 2021 et 2027, sur une période de sept ans, 386,6 milliards d’euros dans l’agriculture. Cela permet de soutenir 10 millions d’exploitations et 40 millions d’emplois dans les secteurs agricole et alimentaire.  

 

 

Pacte vert et stratégie de la ferme à la table

 

 

Dans le prolongement du Green deal, le Pacte vert (plan de relance de l’Europe privilégiant les actions climatiques), le Parlement européen a décidé d’engager l’Europe sur la voie d’une agriculture protectrice de l’environnement. L’Union européenne va mettre en oeuvre la stratégie de la ferme à la table.Cette stratégie vise à faire évoluer l’agriculture et l’agro-industrie européenne vers un modèle agroalimentaire durable. 

 

Les principaux objectifs chiffrés de la stratégie sont : 

à l’horizon 2030,

– une réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides

– une réduction d’au moins 20 % de l’utilisation d’engrais

– une réduction de 50 % des ventes d’antibiotiques destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture

– cultiver 25 % des terres agricoles en agriculture biologique

 

Au-delà de ces objectifs chiffrés, l’Europe veut encourager la consommation de produits bio par les consommateurs, par exemple en encourageant le bio dans les cantines  publiques.

 

Lire aussi : La bioaccumulation des pesticides

 

 

Contrer cette conversion

 

 

Pour le bio, c’est une victoire. Pour l’environnement, c’est une bonne nouvelle. Pour autant, il faut se garder de tout enthousiasme excessif. L’agro-industrie traditionnelle va mettre tout ce qui est en son pouvoir pour contrer cette conversion. Les flux d’engrais et de produits phytosanitaires fabriqués par BASF, Bayer-Monsanto, Dow-Dupont, Chemchina-Syngenta représentent des montants de chiffre d’affaires  gigantesques de l’ordre de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Ces multinationales multiplient les initiatives et les actions de lobbying pour faire échec à la politique verte. 

 

JC Nathan

 

Sources : www.europarl.europa.eu

Photo : WWF