Le ministère de la santé réfléchit à un code couleur permettant d’évaluer la qualité nutritionnelle des aliments. La revue 60 millions de consommateurs a testé un outil de ce type et analysé un éventail d’aliments courants. Des aliments largement consommés qui posent problème.
Permettre aux consommateurs d’évaluer la qualité nutritionnelle des aliments, via un code couleur simple. Tel est l’esprit de la proposition du nutritionniste Serge Hercberg, en cours d’étude au ministère des affaires sociales et de la santé. Pour chaque catégorie d’aliments (pizzas, desserts industriels, yaourts…), on peut évalue la teneur en bons nutriments (vitamines, minéraux, fibres…) et en « mauvais » nutriments (sel, sucre, graisses) des différentes marques.
Vers une consommation équilibrée
Grâce à cette analyse nutritionnelle, on peut déduire un score (notation), transcrit en code couleur : vert (bonne qualité), jaune, orange, rose, rouge (à limiter). Les promoteurs de cette démarche prônent non pas l’exclusion de tel ou tel aliment, mais une consommation équilibrée entre produits sains et produits nocifs. Ils cherchent aussi à pousser les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle des produits.
Avec l’aide de laboratoires spécialisés, la revue 60 millions de consommateurs (septembre 2014, N°496) a passé au scanner un ensemble de produits courants (céréales du petit déjeuner, pizzas, produits panés, produits laitiers et crèmes dessert), comparant et notant les différentes marques.
Céréales déjeuner à limiter
Les céréales du petit déjeuner sont dans la majorité trop salées et trop grasses (acides gras saturés). Résultat, la plupart des marques ont des notes médiocres (pastille rose). Seule une marque de muesli bio et une marque de corn flakes s’en sortent avec les honneurs (pastille jaune), grâce notamment à leur teneur en fibres.
Pizzas : attention au fromage
Bonne nouvelle pour les fabricants de pizzas, les notes ne sont pas si mauvaises : de nombreuses pastilles jaunes attestent d’une qualité correcte. Ces pizzas – à l’exception de certaines pizzas « quatre fromages » – ne sont finalement pas si grasses et si salées qu’on pourrait le craindre.
Produits panés sauvés par le poisson
Le tableau est diversifié pour les produits panés. En règle générale, les marques de bâtonnets de poisson pané et les croquettes de poisson sont plutôt bien notées, grâce aux nutriments apportés par le poisson. Mais les cordons bleus, hormis deux marques, ont des scores nutritionnels très moyens. Leur teneur en sel et en gras implique une consommation modérée.
Panure et déchets
A noter que le magazine 60 millions de consommateurs consacre une étude et un article complets sur la qualité comparée des marques de cordons bleu et des bâtonnets de poisson. Pour les cordons bleus, le magazine spécialisé épingle au passage la quantité excessive de panure dans certaines marques (jusqu’à 25% du poids total), tout comme la présence de débris alimentaires type plumes, fragments d’os, cartilages (déchets pour autant autorisés par la réglementation). Pour les produits à base de poisson, les croquettes, avec une teneur moyenne en poisson de l’ordre de 50%, sont moins intéressantes sur le plan nutritionnel que les bâtonnets.
Desserts laitiers et entremets
Le rayon alimentaire préféré des enfants et des gourmands (yaourts, crèmes, entremets…) peut difficilement être recommandé par un nutritionniste sérieux. Caloriques, sucrés à l’excès, voire chargés en graisses pour certains (crème brûlée, cheesecake…), ces produits peinent à dégager un quelconque bénéfice nutritionnel, et cela quelle que soit la marque.
JC Nathan
Source : 60 millions de consommateurs. n°496. Septembre 2014-09-05
www.60millions-mag.com