La biodiversité est gravement menacée par l’activité humaine, notamment par l’agriculture industrielle et le régime alimentaire occidental qui incorpore beaucoup trop de viande.
Le résumé du rapport réalisé sur la biodiversité (1800 pages, 450 experts) après trois années de travaux désigne clairement l’agriculture et le régime alimentaire occidental (en cours de globalisation) comme l’une des causes majeures des graves menaces pesant sur la biodiversité et la planète.
Un million d’espèces
Les experts de l’IPBES, la plateforme intergouvernementale pour la biodiversité (132 États membres) ont révélé qu’un million d’espèces, sur les huit millions, sont menacées d’extinction. 75 % de l’environnement terrestre et 40 % de l’environnement marin présentent des « signes importants de dégradation ».
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L’agriculture et la pêche industrielles
L’agriculture et la pêche sont pour bonne partie responsables de cette atteinte à la planète. Depuis 1970, la production agricole a augmenté de 300%, couvrant désormais un tiers des surfaces émergées. Près d’un tiers de la superficie forestière mondiale a été détruit par rapport à l’époque préindustrielle. 100 millions d’hectares de forêt tropicale sont partis en fumée, pour laisser place à l’élevage du bétail en Amérique latine et à des plantations de palmiers à huile, en Asie du Sud-Est.
Elever et nourrir le bétail
La planète est dévorée par l’agriculture industrielle et une population de plus en plus importante, nourrie de plus en plus majoritairement selon les standards occidentaux (beaucoup de viande, de protéines, de graisses, de sucres). Elever et nourrir le bétail accapare les trois-quarts de l’usage agricole du sol. La seule alimentation des animaux mobilise un tiers des cultures. Quant aux océans, le rapport établit que la pêche industrielle est la cause principale du déclin. Les flottes de cette pêche couvrent 55 % des mers, souvent de façon illégale ou non réglementée.
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Changer de mode de consommation
La question de la biodiversité et celle du climat sont étroitement imbriquées, le réchauffement diminuant les aires de répartition des espèces et accentuant la pression sur elles. Si l’on veut inverser les tendances, il faut changer radicalement de mode de production et de consommation, de mode agricole et de mode alimentaire.
« Nous devons fixer des objectifs très agressifs pour 2030 », avertit Rebecca Shaw, scientifique en chef de WWF. Selon elle, 50 % de la planète devront être gérés de façon durable d’ici à 2030.
Aurélie Laroche
Sources : www.novethic.fr