Clonage d’animaux, business du futur

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biotechnologies clonage

L’Europe a dit « plutôt » non à la technique du clonage d’animaux, ainsi qu’à la viande et au lait issus d’animaux clonés. Mais cette technique est en train de se banaliser dans d’autres pays.

 

 

Le clonage d’animaux pourrait un jour devenir banal.  Depuis la célèbre brebis Dolly (juillet 1996), les industriels de la biotechnologie ont fait de gros progrès. Produire une copie d’un animal ne présente plus de difficultés majeures, même s’il y a « encore un peu de casse ».

 

 

Un nouvel embryon, futur sosie

 

 

Pour simplifier, il suffit de réimplanter une cellule de l’animal à cloner dans l’ovocyte (cellule reproductrice féminine) à féconder, puis de le réimplanter dans une mère porteuse, pour créer un nouvel embryon, futur sosie.

 

 

Les plus productifs

 

 

Un groupe de pays, Etats-Unis, Chine, Corée, Brésil… se sont emparés allègrement de cette technologie pour reproduire les animaux d’élevage (vaches, porcs…) les plus productifs (en quelque sorte les bêtes à concours de l’élevage industriel). La Chine s’est dotée en 2016 d’une énorme usine capable de produire 100 000 embryons par an, et à terme un million d’embryons.

 

La volonté de la Chine est de créer un cheptel hyper-productif afin de satisfaire une demande de viande en très forte augmentation. On comprend bien que ces pratiques vont intensifier encore plus l’élevage industriel.

 

 

Des défaillances et des difficultés

 

 

Certes, la technologie du clonage connaît encore quelques râtés. Une majorité de foetus n’arrivent pas à terme ou meurent à la naissance. En 2016, on estimait que seuls 6 % à 15 % des embryons de bovins clonés survivaient. Quant aux clones rescapés, beaucoup sont ensuite victimes de défaillances cardiovasculaires, de difficultés respiratoires et de systèmes immunitaires défaillants et les animaux sont nombreux à mourir avant le sevrage, estimait cet expert de CIWF.

 

 

Le Parlement européen s’oppose

 

 

Compte tenu du courant très fort en faveur du bien-être animal, la technique du clonage evrait être freinée ou bloquée en Europe, estiment les ONG, pour cause de souffrance des animaux. Les ONG aimeraient que l’Europe se prononce clairement pour l’interdiction de ces pratiques. Le Parlement européen l’a fait à deux reprises, en 2015 et en 2017, mais la position de la Commission reste à préciser.

 

Lire : Le parlement européen dit non au clonage d’animaux

 

 

Viande d’animal cloné

 

 

Peut-on néanmoins consommer par inadvertance de la viande d’animal cloné, par exemple importée de Chine ? En principe, non. En Europe, les denrées alimentaires provenant d’animaux obtenus par des pratiques de reproduction non traditionnelles doivent être évaluées sur le plan de la sécurité, obtenir une autorisation et afficher un étiquetage approprié.

 

Reste que si le clonage se banalise dans certains grands pays agricoles (comme les Etats-Unis ou la Chine), la concurrence va  s’accentuer et la question de l’acceptation ou non d’animaux clonées (et de viande issue d’animaux clonés) pourrait redevenir d’actualité.

 

JC Nathan

 

Sources : Viande clonée sur le marché européen janvier février 2017

infogm.org

La Chine se dote d’une usine de clonage de vaches. 28 novembre 2015

Brice Pedroletti.

www.lemonde.fr