Le Docteur Allouche diminue le sucre

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sucre Dr Allouche

sucre Dr AlloucheLes Français consomment trop de sucre, explique le docteur Réginald Allouche. Il accuse notamment les sucres « cachés » de l’industrie agroalimentaire (près des deux tiers de la consommation moyenne).

 

Médecin, ingénieur et chercheur dans le domaine de la prévention du diabète et du surpoids, le Dr Allouche est l’auteur de « Le plaisir du sucre au risque de pré-diabète », aux éditions Odile Jacob.

 

Notre consommation de sucre augmente-t-elle ?

 

 

Comme le sel, le sucre est partout. Les Français consomment environ 40 kg de sucre par an et par personne, contre 15 kg au début du XIXème. Nous en consommons trop, au détriment des sucres complexes comme les féculents (pâtes, riz, semoule, légumes secs…). On trouve le sucre dans les produits tels que les sodas et jus de fruits du commerce, bonbons, pâtisseries ou biscuits. Mais étonnamment, c’est dans les plats préparés salés, les conserves ou encore la charcuterie qu’on en retrouve le plus.

 

Pourquoi cette utilisation du sucre dans l’industrie agro-alimentaire ?

 

Le sucre est un excellent exhausteur de goût, qui plus est bon marché. Il réduit le goût acide de certaines préparations industrielles. Ces sucres « cachés » dans l’industrie agroalimentaire représentent près des deux tiers de notre consommation.

 

Peut-on être dépendant au sucre ?

 

Le sucre n’est pas une drogue, mais son addiction est bien réelle. Certes, jamais vous ne verrez quelqu’un manger du sucre en poudre à la petite cuillère au milieu de la nuit. En revanche, beaucoup grignotent des petits gâteaux ou du chocolat pour assouvir un besoin de sucre. Ils sont attachés à la sensation que leur procure le sucre.

 

Pourquoi un tel attachement au sucré ?

 

La langue comporte à son extrémité des capteurs spécifiques au sucre, reliés à une zone très particulière de notre cerveau appelée « système de récompense ». Ce système est le centre du plaisir et conditionne beaucoup de comportements alimentaires. Par ailleurs, nous ne sommes pas tous égaux face au sucre. Des facteurs génétiques et en lien avec notre mode de consommation entrent en jeu. Par exemple, si les capteurs de la langue sont stimulés dès l’enfance et de façon excessive, l’adulte aura besoin d’une plus grande quantité de sucre pour satisfaire son plaisir.

 

 

Quels sont les risques d’une surconsommation de sucre ?

 

Une consommation répétée et excessive de certains sucres comme le saccharose et le fructose est, avec la sédentarité, une des causes principales de l’augmentation du nombre de patients atteints du diabète de type II depuis le début du XXème siècle. En effet, le fructose ingéré en grande quantité empêche le bon fonctionnement du foie, et l’organisme devient incapable de réguler le taux de glucose dans le sang.

Auparavant, le diabète de type II, dit « gras », concernait en général les gens de plus de quarante-cinq ans. Aujourd’hui, on constate que de plus en plus de gens et de jeunes de moins de vingt ans en sont atteints. Si on ne fait rien, ce sera un véritable fléau dans les décennies à venir.

 

Quelles sont les solutions pour limiter ce risque ?

 

On estime qu’environ trois millions de personnes sont atteintes de diabète gras, et trois autres millions de pré-diabète. Mais beaucoup ignorent leur pathologie. Or, le pré-diabète est réversible, et on compte en moyenne cinq à dix ans avant son aggravation vers le diabète de type II. La première chose à faire est donc un dépistage précoce grâce à une simple prise de sang : si le taux moyen de glycémie (quantité de sucre dosée dans le sang) est compris entre 1,05 g/l et 1,26 g/l, on est en pré-diabète. Il faut alors tout tenter pour éviter d’atteindre le seuil fatidique des 1,26 g/l.

 

Que faut-il faire si c’est le cas ?

 

Modifier son hygiène alimentaire, bien lire les étiquettes des plats industriels et privilégier la consommation de sucres à index glycémique bas. Il faut également éviter de grignoter des gâteaux. Enfin et surtout, faire de l’exercice régulier pour brûler le sucre en excédant.