Etats généraux de l’alimentation : de grosses ambitions

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Les Etats généraux de l’alimentation ont mis la barre très haut en souhaitant dessiner l’agriculture et l’agro-alimentaire de demain, « qui assureraient des revenus décents aux agriculteurs et une alimentation de qualité tout en respectant l’environnement ».

 

 

Les Etats généraux de l’alimentation seront-ils autre chose qu’un « machin » ? Autrement dit, une montagne médiatique accouchant de petites souris maigrichonnes. C’est le risque lorsqu’on entreprend de gravir un Everest socio-économique, composé de pics vertigineux : situation financière catastrophique d’une majorité d’agriculteurs, relations entre agriculteurs – coopératives et industriels – grande distribution, Politique Agricole Commune, pratiques environnementales…

 

 

Les souhaits de Nicolas et les promesses du Président

 

 

A l’origine de ce grand raout politico-médiatique, le projet de la Fondation Nicolas Hulot, d’ouvrir un grand débat sur les pesticides, les circuits courts, l’agriculture biologique, le bien-être animal… De son côté, le président Emmanuel Macron avait avancé durant la campagne présidentielle plusieurs promesses :  – au moins 50 % de produits biologiques dans les cantines d’ici à 2022, – l’élimination progressive des pesticides, – des mesures contre les perturbateurs endocriniens, – un plan de transformation agricole de 5 milliards d’euros sur cinq ans. D’où les Etats généraux.

 

Toute la difficulté en France est de faire avancer dans le même sens le très puissant ministère de l’Agriculture et des ministères comme celui de la transition écologique (ministère de Nicolas Hulot), le ministère de la Santé, qui peinent à s’opposer à de puissans lobbies économiques (cf. la question des pesticides, par exemple).

 

 

Le droit au revenu des paysans

 

 

On entre dès le 20 juillet dans la première phase des débats : le partage de la valeur dans le modèle agricole. La Confédération paysanne se bat pour le droit au revenu des paysans. Dans nombre de spécialités agricoles (lait, céréales, élevage de porcs, bovins…), les revenus annuels sont tombés sous le niveau du salaire minimum. Quand on se remémore la dureté des récentes négociations sur le cours du lait, on peut s’attendre de nouveau à quelques frottements entre tous les acteurs de la chaîne économique agricole et alimentaire.

 

 

 

Alimentation saine et durable

 

 

La seconde phase en septembre, sera consacrée à l’alimentation saine et durable. Une fois encore, « ce ne sera pas de la tarte ». Ces dernières années, le monde des agriculteurs a eu le sentiment de devoir composer avec une règlementation de plus en plus contraignante et sévère. Mais vu au travers du prisme d’un écologique ou d’une ONG, on a la vision décourageante d’une agriculture très productiviste, continuant de porter toujours atteinte à l’environnement.

 

Reste l’espoir le plus significatif lié à ces Etats généraux, améliorer la prise de conscience des citoyens sur tous ces grands sujets de société et sur leur responsabilité en tant que consommateur.

 

JC Nathan

 

Photo : AFP. Pascal Lachenaud. Publié sur www.humanite.fr