L’appétence pour les produits laitiers s’érode chaque année. Un phénomène sans doute à relier à une moindre consommation de la viande et des produits animaux en général.
La consommation de lait diminue. En 2018, les ventes de lait conditionné (lait stérilisé, lait pasteurisé) a été de 3,6 % par rapport à 2017. Selon les études réalisées dans ce secteur, ce sont à la fois les fréquences d’achat et les quantités achetées qui baissent.
Le géant du lait se questionne
On assiste également à un recul dans la consommation des produits laitiers frais (fromages frais, lait frais…). Même si tous les produits laitiers ne sont pas en baisse (les laits bio, les produits à base de lait de chèvre, les fromages sont plutôt en hausse), les grands groupes comme le géant Lactalis (18,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires), seconde entreprise mondiale de produits laitiers, derrière Nestlé, devant Danone, peuvent se poser quelques questions.
45 litres de lait par habitant
En France , la consommation de lait conditionné s’élève désormais à 45 litres par habitant. Soit quelques 2,3 milliards de lait. Mais il faut savoir que les Français buvaient en moyenne il y a vingt ans environ 61 litres de lait par an.
Une enquête de fond réalisée par Opinion Way a tenté de cerner l’attitude d’une catégorie clef des consommateurs, les flexitariens. Les flexitariens, loin d’être une catégorie mineure de consommateurs, représente désormais une part importante des familles avec enfants.
Les adolescentes freinent sur les laitages
Ces ménages plutôt aisés, plutôt éduqués, ont commencé à réduire leur consommation de viande rouge. Dans ces familles, ces moindres achats de viande s’accompagnent également d’une décroissance marquée de la consommation de produits laitiers, en particulier chez les adolescents et surtout chez les adolescentes.
L’argument du calcium et de son assimilation
Les groupes laitiers vont désormais tenter d’enrayer ce désamour vis-à-vis des produits laitiers en redoublant leurs messages sur l’intérêt nutritionnel de ces produits, tout particulièrement durant les années de croissance. L’argument massue est bien entendu l’attention à porter aux apports en calcium. Les « laitiers » reprennent ainsi avec insistance l’idée que l’assimilation de calcium est meilleure avec les produits laitiers qu’avec les produits végétaux (amandes, etc).
Aurélie Laroche
Sources : Table ronde Lactel juin 2020