Néonicotinoïdes, les betteraves plutôt que la biodiversité

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betteraves insecticides

Le gouvernement veut réautoriser les pesticides dits néonicotinoïdes pour les cultivateurs de  betterave à sucre. Un pas en arrière très dommageable.

 

 

Le gouvernement souhaite arbitrer en faveur des cultivateurs de betteraves à sucre, attaqués par la maladie de la jaunisse, transmise par des pucerons.Il veut réautoriser l’usage de pesticides dits néonicotinoïdes interdits en France depuis septembre 2018. Cette initiative, même si l’on en imagine les motivations économiques, est hautement contestable à l’heure alors que l’on a atteint des niveaux de contamination des sols, de l’eau et de l’air dramatiques pour la faune et la flore.

 

 

Le système nerveux des insectes

 

 

Les néonicotinoïdes sont une génération récente d’insecticides, des neurotoxiques, qui détruisent le système nerveux des insectes. Les agriculteurs les utilisent pour protéger de nombreuses cultures (blé, orge, avoine, colza, tournesol, betterave…). Leur puissance est dévastatrice. Il suffit de quelques grammes pour traiter une surface d’un hectare. Ces produits chimiques sont fortement soupçonnés de participer au déclin dramatique des abeilles et des pollinisateurs en général.

 

Lire : Adieu les néonicotinoïdes, vive les abeilles

 

 

Bombes chimiques

 

 

Même l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), peu soupçonnable de position pro-écologistes, a pris position contre les insectes néonicotinoïdes et leurs principales molécules, clothianidine, imidaclopride (Gaucho), thiaméthoxame (Cruiser). La majorité des pays européens avait décidé d’en interdire l’usage. Réautoriser ces « bombes chimiques » relève d’une forme d’aveuglement inquiétante.

 

Lire : Néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles, de pollinisateurs et de vie

 

 

La chaîne du vivant menacée

 

 

Partout, en Europe, commencent à se préciser les risques d’un effondrement du monde des pollinisateurs qui tient une place cruciale et vitale dans l’ensemble du système de reproduction des plantes à fleurs et donc d’une très grande majorité de fruits, de nombreuses céréales et de divers légumes. Au-delà, c’est toute la chaîne du vivant qui est menacée par la chimie des neurotoxiques : les vers de terre, les têtards et les grenouilles et divers organismes aquatiques, les oiseaux…

 

Il est très difficile pour beaucoup d’agriculteurs de se passer de pesticides puissants face à de multiples agresseurs (maladies, champignons, virus, insectes…). Mais leur propre avenir bien plus gravement compromis le jour où l’on aura ébranlé trop fortement les grands équilibres de la faune et de la flore.

 

JC Nathan

 

Sources : Sciences et avenir

France et TV Info