La grossophobie, reflet de la peur

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La grossophobie ou la détestation des grosses personnes est désormais dénoncée. Elle montre à quel point nos imaginaires sont envahis par des images de beauté et de minceur présents dans la société.

 

 

La grossophobie. Le terme entré dans le dictionnaire en 2018 est en train de se banaliser, ce qui contribue à identifier le phénomène. La grossophobie recouvre diverses attitudes et comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses (définition du Petit Robert).

 

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Les personnes grosses sont victimes de multiples moqueries, agressions diverses, marques de mépris, et bien entendu discriminations, notamment sur le plan professionnel. Souvent, elles suscitent du rejet ou de la peur.

 

 

Le préjugé le plus dévastateur

 

 

Les préjugés à l’encontre des gros sont multiples. Le préjugé le plus courant et sans doute aussi le plus dévastateur, est que la personne grosse est responsable de son état physique. Elle serait incapable de se réfréner et de manger moins, ce qui est une contrevérité totale. Toutes les études montrent en effet que l’obésité est le plus souvent liée à des facteurs complexes (voire des combinaisons de facteurs), tels que les facteurs génétiques, les déséquilibres hormonaux, etc.

 

 

Un risque qui nous menace

 

 

Les racines de l’antipathie, voire de l’aversion ou de la répulsion vis-à-vis de l’obésité, sont difficiles à distinguer. Selon la psychanalyste Catherine Grangeard, la phobie en général permet de mettre à distance un risque qui nous menace. La grossophobie serait le reflet de notre propre peur de devenir gros, menace insupportable dans une société qui magnifie en permanence la minceur (« le terrorisme de la minceur ». Il s’agit de construire une frontière pour ne pas être « concerné » par le risque de devenir gros.

 

 

Anxiété et troubles

 

 

Une personne grosse est régulièrement confrontée à de l’exclusion, de l’ostracisme, de l’intolérance, du rejet, ce qui n’est pas sans effets sur sa santé physique ou psychologique. Selon diverses analyses, les personnes grosses seraient davantage sujettes à des problèmes d’estime de soi, à de l’anxiété, et à divers troubles plus graves (dépression, troubles alimentaires…), même si chaque cas est spécifique. On observe ainsi des cercles vicieux où la grossophobie génère de l’obésité…

 

 

Le fat-acceptance

 

 

Depuis quelques années, on assiste à une réaction de défense des personnes discriminées à cause de leur poids. Des mouvements oeuvrent en faveur du « fat-acceptance », l’acceptation des personnes grosses. Des collectifs tel Gras politique partent en lutte contre des émissions de téléréalité (Opération renaissance de Karine Le Marchand) soit disant en faveur de la cause des gros personnes mais qui aggraveraient encore les poncifs et images toutes faites sur l’obésité.

 

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Katrina Lamarthe

 

Sources : www.huffingtonpost

grossophobie.ca