Les milliers d’additifs alimentaires incorporés dans notre alimentation sont-ils totalement inoffensifs ? C’est une question posée depuis plusieurs dizaines d’années par la communauté scientifique.
Les additifs alimentaires font partie intégrante de notre alimentation, même s’ils sont « invisibles », pour la bonne raison qu’une grande partie de nos aliments sont d’origine industrielle. Ces aliments ont donc subi une transformation et exigent des traitements pour se conserver dans le temps, avoir un aspect agréable, être « stables », etc. La liste des types d’additifs est interminable : acidifiants, affermissants, anti-agglomérants, etc… Pour permettre au consommateur de les identifier, on les a rangés par grandes familles et associés à une classe.
Additifs naturels et additifs chimiques
Par exemple, on distingue les colorants (E100 – E199), les conservateurs (E200 – E299) qui servent à empêcher le développement des bactéries et autres micro-organismes, les antioxygènes (E300 – E399) contre les réactions d’oxydation, les agents de texture (E400 – E499), c’est-à-dire les épaississants, gélifiants, stabilisants… Certains agents additifs sont naturels (exemple, les amidons), beaucoup sont mis au point par l’industrie chimique.
Lire sur ce site Les additifs.
Inoffensifs ou dangereux
L’usage de ces additifs est strictement règlementé au niveau européen, tout comme l’étiquetage qui fait obligatoirement mention de ces additifs. Mais de nombreuses polémiques existent à propos de certaines substances, classées comme inoffensives par les pouvoirs publics, mais considérées comme dangereuses par certains milieux scientifiques. Typiquement, c’est le cas du glutamate monosodique (GMS), un exhausteur de goût, ou de l’aspartame (E951), un édulcorant utilisé pour son fort pouvoir sucrant.
L’aspartame est soupçonné de possibles effets cancérigènes. Lire L’aspartame : innocuité totale ou big business. L’autorité sanitaire européenne (EFSA) argue que seules des doses massives d’aspartame, jamais consommées dans la réalité, pourraient avoir des effets dangereux.
Génotoxiques
L’une des principales accusations à l’encontre de certains colorants a été de déclencher ou d’aggraver des troubles de l’attention et du comportement chez l’enfant, du comportement, une hyperexcitabilité…. La controverse dure depuis 30 à 40 ans aux Etats-Unis comme en Europe, et elle n’est toujours tranchée.
Divers additifs sont suspectés de déclencher des réactions allergiques, de l’asthme, de l’urticaire… C’est le cas des sulfites par exemple. De façon plus grave, la littérature générale fait état de risques d’effets génotoxiques (perturbations du génome) ou/et d’effets cancérigènes. Mais à ce jour, aucun travail scientifique majeur n’a pu étayer de façon indiscutable cette accusation.
Effets silencieux
Peut-on pour autant être totalement serein face à la kyrielle d’additifs disséminés dans les aliments ? C’est loin d’être certain. On évalue encore mal divers processus en cause lors de la métabolisation de ces substances par le corps. Autre zone d’ombre, de possibles effets de synergie ou « potentialisation » de ces substances (à l’instar de ce qui se joue avec les pesticides) qui aggraveraient de façon « silencieuse » les effets sur la santé. On s’en doute, le débat sur les additifs est loin d’être clos. Lire aussi Additifs et émulsifiants : de nouveaux soupçons.
JC Nathan
Sources : www.eufic.org
Photo : www.lamaisondesbonbons.com