Les récents scandales concernant les produits à base de viande (viande de cheval introduite en Roumanie à la place de bœuf…) déclenchent une controverse sur l’obligation d’un étiquetage sur l’origine des ingrédients d’un plat préparé.
La réglementation européenne actuelle n’impose pas aux industriels de l’agro-alimentaire d’indiquer l’origine des viandes utilisées comme ingrédients dans les plats préparés, type lasagne, moussaka…. Suite aux récents scandales dans la filière bovine (Lire Scandale de la viande de cheval…), la Commission européenne a présenté fin mars aux ministres de l’agriculture européens un rapport sur la nécessité ou non d’un tel étiquetage. Selon ce rapport, le consommateur européen est vivement intéressé par cette indication, même s’il classe cette question derrière celle du prix. (Lire aussi Viande de cheval : les carences de la traçabilité)
Mention précise du pays d’origine
La France est le leader des partisans d’un affichage obligatoire de l’origine par pays des ingrédients (une mesure moins ambitieuse préconise une simple indication UE/Non UE). A ses côtés, on trouve une poignée de pays : Italie, Suède, Pays-Bas, Finlande, Croatie, Autriche, Malte, Estonie. Selon la France, un étiquetage – avec mention précise du pays d’origine – est à la fois le moyen de rassurer le consommateur et de lutter contre les fraudeurs.
De nombreux opposants
Mais les pays peu favorables à une telle réforme sont nombreux. Le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Tchéquie, la Roumanie sont totalement opposés. L’Irlande, la Belgique, l’Espagne, la Slovaquie, l’Allemagne estiment qu’il faut poursuivre les débats et les études sur le sujet…
Une hausse de prix des produits
L’argument majeur des « non-réformistes » est le prix. L’étude réalisée par la Commission européenne montre que les consommateurs sont nettement moins partisans de cet étiquetage s’il entraîne une hausse de prix. Les estimations de la Commission avancent une hausse de 50% du prix des produits pour systématiser l’indication précise du pays d’origine. Cette hausse serait due à une adaptation des circuits d’approvisionnement et de production des industriels afin d’être en mesure d’indiquer des origines précises.
La transparence ne fait pas l’unanimité
D’autres débats et études sont désormais programmés dans les mois à venir. Ce qui semble semble aller de soi pour un consommateur exigeant la transparence des circuits est donc loin de faire l’unanimité parmi les dirigeants européens. Curieux débat alors que la réglementation européenne sur les viandes non transformées est très contraignante (indication du lieu d’abattage, lieu de naissance, lieu d’élevage des animaux…).
Aurélie Laroche
www.journaldelenvironnement.net/