Une étude de l’UFC-Que choisir révèle la présence de pesticides à risque dans plus de la moitié des fruits et légumes de l’agriculture conventionnelle.
Les pesticides sont partout, dès lors que l’on n’est plus en agriculture bio. L’étude de UFC-Que Choisir (mars 2022) qui a analysé 14 000 produits, bio et conventionnels, est sans appel. Dans la moitié des produits, l’association de consommateurs a retrouvé au moins un pesticide. Un contrôle sur trois, elle a détecté au moins deux pesticides à risques. Quelques 150 produits à risque (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens) ont été identifiés.
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Les cerises et les pommes contaminées
En agriculture conventionnelle, toutes les cerises ou presque (92%) sont contaminées au phosmet, un insecticide suspecté d’être reprotoxique (toxique pour la fonction reproductrice). Dans la quasi-totalité des pommes, on détecte des substances chimiques nocives, tel que le fludioxonil, fongicide accusé d’être un perturbateur endocrinien. Un quart des pomelos analysés contenaient du pyriproxyfène, également pertubateur endocrinien, qui aurait provoqué des malformations chez des nouveau-nés.
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Bio, des traces infimes
En conventionnel, la liste des produits contaminés est longue : tomates, haricots… Le grand gagnant est le bio. La plupart du temps, les traces de pesticides sont infimes, à des niveaux non quantifiables. Dès lors, les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) déconseillant les produits de l’agriculture conventionnelle pour les femmes enceintes, les enfants et les adolescents, semblent particulièrement fondées.
Règlementation laxiste ou non adaptée
Mais, note l’UFC- Que Choisir, il est anormal que les consommateurs dans leur ensemble soient aussi mal protégés, insécurité liée à une application laxiste de la règlementation ou des principes non pertinents. Exemple, la règlementation s’attache à faire respecter les limites maximales de résidus autorisées (LMR), alors que la science a démontré les effets cancérogènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens, de ces produits chimiques, à de très faibles doses, ou en raison des effets cocktail (combinaison de plusieurs substances).
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Aurélie Laroche
Sources : www.quechoisir.org
Photo: Emilie Besler