Repas à l’hôpital, des progrès urgents à faire

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Améliorer les repas à l’hôpital relève de l’urgence. Des malades voient leur état s’aggraver par suite d’une dénutrition, en partie liés aux carences de la restauration hospitalière.

 

 

Les patients ne consomment plus leur repas à l’hôpital. Le Conseil national de l’alimentation a établi un rapport sans ambigüité à ce sujet. Un patient sur deux ne mange pas assez pour couvrir ses besoins nutritionnels. Dans certains cas, on atteint près de 40% de gaspillage, en particulier lors des courts séjours.

 

 

Repas interrompu

 

 

Plusieurs raisons à cette Bérézina : le manque de temps pour se restaurer (notamment, lorsque le repas est interrompu à cause des soins), la présentation des plats et leur qualité gustative, des plats, leur température (ou remise en température), des portions inadaptées…

 

 

Les patients maigrissent et la dénutrition apparaît

 

 

Les conséquences  de cette dénutrition chronique à l’hôpital sont plus graves qu’on l’imagine. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de confort ou de gaspillage alimentaire. « Le statut nutritionnel des patients se détériore de façon significative lors des séjours (…). Indépendamment de leur pathologie, les patients maigrissent et des situations qualifiées de dénutrition apparaissent » explique le groupe de travail dirigé par Jean-Louis Bresson, pédiatre-nutritionniste à l’hôpital Necker (AP-HP) de Paris.

 

 

De façon encore plus précise, le rapport pointe « en cas de dénutrition sévère, on estime que les complications infectieuses post-opératoires augmentent de 10 à 20% », et les complications « non infectieuses de plus de 40% ».

 

 

Ne plus imposer les repas en chambre

 

 

Le Conseil national de l’alimentation a établi une série de recommandations. Par exemple, ne pas réduire démesurément les coûts d’exploitation de la restauration, mieux évaluer les bénéfices d’une bonne restauration (en termes de qualité de vie, en termes de santé), encourager l’innovation culinaire et technologique, mieux protéger le temps du repas, offrir un menu, prévoir des collations pour compenser les « petits » repas…

 

 

Les envies du patient

 

 

L’une des recommandations les plus originales est de ne plus imposer le service des repas en chambre, et d’ouvrir des lieux de consommation (salle à manger, restaurant, libre-service, etc..) proches du lieu d’assemblage des repas. Il serait possible d’adapter le repas en fonction des envies du patient. Quand l’hôpital découvre ce qu’est la restauration…

 

 

JC Nathan

 

Sources : www.techopital.com

Conseil national de l’alimentation, avis n°78 « Alimentation en milieu hospitalier »