On trouve de plus en plus de productions de tomates et de fraises en hiver, donc cultivées sous serres chauffées. Une pratique fortement émettrice de gaz à effet de serre, et donc peu acceptable pour le bio.
Des tomates et des fraises en plein hiver ! Les consommateurs adorent et s’y habituent de plus en plus. Mais ce mode de consommation semble irresponsable au moment où le réchauffement climatique est devenu un défi pour la planète. Car qui dit tomates et fraises hors saison, dit serres chauffées et donc émissions de gaz à effet de serre (sans jeu de mots).
Huit fois plus d’émissions de gaz
Or, les bilans énergétiques sont très révélateurs : Selon une étude de l’ADEME (FoodGES), une tomate produite en France sous serre chauffée est responsable de quatre fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate importée d’Espagne, et huit fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’une tomate produite en France en saison.
Maraîchers en cours de conversion
Par un curieux effet de boomerang, cette question vient agiter les milieux de l’agriculture biologique. Un grand nombre de maraîchers sont en train de se convertir au bio. Nombre d’entre eux qui cultivaient des fruits et légumes chauffés sous serre (notamment en Bretagne et dans les Pays de la Loire) sont en train d’introduire ce modèle dans le bio.
Pratiques aberrantes en bio
Bien entendu, cette pratique apparaît aberrante au regard des principes bio, dont celui de la saisonnalité. Deux fédérations du bio, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique et le SYNABIO, s’activent pour interdire les serres chauffées dans le bio. Le Comité National d’Agriculture Biologique (CNAB), après avoir reporté sa décision, devrait se prononcer sur ce dossier en juillet prochain.
En apparence technique, le débat a la vertu de faire réfléchir le consommateur sur l’incidence réelle du réflexe gourmand de manger des produits hors-saison.
Katrina Lamarthe
Sources : www.hortitecnews.com
Photo : www.notre-planete.info