Vignes résistantes cultivées sans pesticides

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vignes sans pesticides

Des vignes résistantes aux parasites qui n’auront plus besoin (ou presque) de produits phytosanitaires. C’est l’une des grandes avancées que la recherche va apporter à l’agriculture.

 

Les vignes sont l’un des principaux débouchés des produits phytosanitaires, autrement dit des pesticides (fongicides, insecticides…). Avec 3% des surfaces agricoles, les cultures viticoles absorbent 20% des pesticides consommés par la France. Les vignes sont les terres les plus contaminées qui soient. La raison en est simple : deux champignons, le mildiou et l’oïdium, font des ravages parmi les vignes.

 

 

Deux grandes familles de vignes résistantes

 

Depuis de nombreuses années, l’Inra tente de sélectionner et de croiser des variétés de vignes résistantes aux deux champignons à la fois. En jonglant avec les croisements de vignes sauvages américaines, allemandes (Regent, Bronner), asiatiques (naturellement résistantes) et des cépages connus (Malaga, Cabernet sauvignon, Merlot, Aubun, Grenache…), les chercheurs ont réussi à obtenir deux grandes familles de variétés possèdant des gènes de résistance aux mildiou et à l’oïdium. Les variétés Bouquet et les variétés Resdur.

 

 

Capacité d’adaptation des pathogènes

 

 

Cette recherche est complexe. Car le mildiou et les agents pathogènes ont une capacité d’adaptation à la fois aux fongicides et aux gènes de résistance, et peuvent redevenir virulents.  Il s’agit donc d’élaborer une stratégie de reconstruction génétique permettant d’éviter le contournement des résistances par les pathogènes. Quatre variétés prometteuses (deux à raisins noirs et deux à raisins blancs), nommées Vidoc, Voltis, Floreal et Artaban, ont inscrites au catalogue en 2018 et commencent à être disponibles. Une vingtaine de cépages nouveaux devrait suivre.

 

 

Adapter les méthodes culturales

 

 

Mais disposer de nouveaux cépages résistants n’est pas suffisant. Il faut aussi adapter les méthodes culturales, appliquer les bonnes mesures prophylactiques, contrôler, optimiser les dates et les doses de traitements (il en reste toujours), leur précision, entretenir les sols via un travail mécanique et un enherbment pour remplacer les herbicides, etc.

 

Les programmes de recherches continuent pour mieux connaitre les gènes de résistance, leurs marqueurs, et les introgresser (transférer) dans des cépages emblématiques afin de créer de super variétés résistantes aux champignons et riches de leurs qualités organoleptiques. Horizon de succès et de disponibilité des cépages : 2028 – 2030.

 

JC Nathan

 

Sources : inra.fr

bordeaux-aquitaine.inra.fr