Alimentation industrielle, des risques cachés pour la santé

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aliments ultra-transformés

Année après année, toxicologues et spécialistes des maladies chroniques mettent en cause des composants de l’alimentation industrielle dans les dérèglements du métabolisme.

 

 

La consommation régulière d’aliments industriels ou/et aliments ultratransformés est de plus en plus associée à de vrais risques pour la santé. Outre les classiques accusations (obésité, syndrome métabolique, diabète…), divers scientifiques pointent désormais un risque plus élevé de maladies chroniques (cancers, maladies chroniques de l’intestin, maladies inflammatoires auto-immunes…), de baisse des défenses immunitaires, de perturbations du système endocrinien…..

Lire : Aliments ultratransformés, le pire de l’alimentation

 

 

Maladies chroniques et baisse des défenses immunitaires

 

 

L’une des explications des effets néfastes de l’alimentation industrielle tient à la pauvreté en nutriments essentiels (vitamines, minéraux…). Mais ce n’est que le premier chef d’accusation. De plus en plus, la présence d’additifs ou de composés fabriqués pendant la transformation est soupçonnée d’être à l’origine de maladies chroniques ainsi que de la baisse des défenses immunitaires.  Exemple caractéristique : le E319.

 

Lire : Les additifs à éviter

 

 

Le butylhydroquinone, menace pour le système immunitaire

 

 

Selon une étude réalisée par l’université d’Etat du Michigan aux Etats-Unis en avril 2019, le butylhydroquinone tertiaire (BHQT), antioxydant de synthèse, référence E319, menacerait notre système immunitaire en perturbant les lymphocytes. Le E319 (interdit au Japon et aux Etats-Unis, autorisé en Europe) est utilisé dans de nombreux produits (céréales du petit déjeuner, préparations pour gâteaux, nuggets de poulet, pommes de terre surgelées, biscuits salés, lait en poudre) contenant des matières grasses pour lutter contre le rancissement.

 

 

Effets néfastes sur le microbiote

 

 

Divers autres additifs comme les antiagglomérants, émulsifiants, édulcorants (aspartame, saccharine….) etc. pourraient ainsi avoir des effets néfastes sur la barrière intestinale et donc le microbiote, flore intestinale vitale pour le système immunitaire. Ce dérèglement du microbiote  favoriserait entre autres choses la survenance de maladies inflammatoires.

 

 

Colorants, émulsifiants, agents de texture….

 

 

Environ 350 additifs sont autorisés en Europe aujourd’hui. Ces additifs sont de multiples natures et fonctions : colorants, émulsifiants, agents de texture, exhausteurs de goût… On les retrouve dans des produits alimentaires très variés (desserts industriels, steacks végétaux, friandises….). Les produits les plus porteurs d’additifs sont les viennoiseries, les glaces et sorbets…

 

Exposition au quotidien

 

 

Les autorités sanitaires ont classé la plupart de ces additifs comme sans danger pour la santé. Mais les doutes se multiplient sur la validité des contrôles réalisés.  D’abord, parce que les industriels, à l’origine de ces évaluations, ne testent jamais une exposition répétée aux substances chimiques sur de nombreuses années. Or, chaque individu est exposé quotidiennement  à ces substances pendant plusieurs dizaines d’années.

 

 

Effets cocktails

 

 

Ensuite, les contrôles ne prennent pas en compte les fameux effets cocktails, soit l’effet croisé de plusieurs substances. On connait mal ces effets complexes mais ils sont de plus en plus soupçonnés d’être plus problématiques que la simple somme des effets directs de chaque substance. De nouvelles évaluations des autorités sanitaire sont en cours. Les débats scientifiques vont durer des années.

 

Lire aussi : Liste indicative des aliments ultratransformés

 

 

JC Nathan

 

Sources : 60 millions de consommateurs. Hors série Alimentation juin-juillet 2020

www.ladepeche.fr