Combattre les salmonelloses sans les antibiotiques

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Salmonelles

Les salmonelloses sont traitées avec des antibiotiques. Mais ces traitements présentent de sérieuses limites, et les chercheurs explorent de nouvelles pistes.

 

Les salmonelloses sont les maladies causées par les salmonelles, ces bactéries provenant le plus souvent des intestins des animaux,  et qui se caractérisent généralement par divers maux (douleurs abdominales, diarrhée, nausées, vomissements) voire de sévères gastro-entérites. La volaille, les œufs, les produits laitiers sont les aliments les plus porteurs de ces entérobactéries.

 

Lire : Salmonelloses : ce qu’il faut savoir

 

Résistantes aux antibiotiques

 

En règle générale, on traite les salmonelloses à coups d’antibiotiques. Mais d’une part, certaines salmonelles sont résistantes aux antibiotiques (c’est le cas par exemple de Salmonella Heidelberg). D’autre part, ces antibiotiques peuvent encourager les phénomènes de résistance future.  Les antibiotiques sont en effet connus pour déséquilibrer le microbiote intestinal, ce qui a pour conséquence de réduire les capacités immunitaires de l’organisme.

 

Famille de Bactéroidota

 

Pour éliminer ce problème de résistance, des scientifiques (institut Numecan, Institut des sciences chimiques de Rennes (unité CNRS 6226) ont exploré les possibilités de combattre ces agents pathogènes avec les propres bactéries du microbiote.  Leurs recherches se sont orientées vers Bacteroides fragilis, de la famille des Bacteroidota, bactéries parmi les plus abondantes dans l’intestin et concourant à l’équilibre du microbiote.

 

Risque de résistance

 

Les scientifiques ont mis en évidence sur des souris, que certains composés de Bacteroides fragilis réduisaient la réaction inflammatoire au niveau intestinal et diminuaient la capacité du pathogène à passer la barrière intestinale. Cette voie de recherche semble prometteuse.

 

 

« B. fragilis ou ses métabolites ne s’attaquent pas à la bactérie, mais plutôt à la façon dont celle-ci interagit avec les cellules de l’hôte. Cela permet de réguler plus finement sa virulence, et réduit probablement le risque de voir une résistance se développer» a expliqué Latifa Bousarghin, chercheuse dans l’unité Nutrition métabolismes et cancer Inserm-Inrae-Université de Rennes.

Les chercheurs envisagent même de soigner d’autres types de pathologies telles que l’anxiété ou la dépression, qui sont parfois liées à certaines bactéries du microbiote.

 

JC Nathan

 

Source : www.inserm.fr