Le risque d’allergie chez les enfants semble de plus en plus fort. Face à ce risque dans le domaine alimentaire, deux écoles s’opposent. L’une qui surprotège, l’autre qui met en contact avec la diversité alimentaire.
Les enfants sont de plus en plus menacés par les allergies, en particulier alimentaires. Un phénomène que l’on aurait tendance à minimiser.
Depuis une vingtaine d’années, la proportion des personnes allergiques a considérablement augmenté. Selon l’OMS, la moitié de la population sera affectée d’une maladie allergique en 2050. Les allergies étant en grande partie héréditaires, de plus en plus d’enfants sont allergiques eux-mêmes. En outre, l’expression de ces allergies est plus forte dans l’enfance : l’allergie alimentaire est trois fois plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte.
Finesse de la paroi intestinale
Les allergies sont des réactions de type inflammatoire : le corps croit déceler avec l’allergène, un ennemi, et le système immunitaire se met en branle (d’où la réaction inflammatoire). La petite enfance (tout spécialement avant un an) est une phase cruciale. Avec la finesse de la paroi intestinale, les composants alimentaires entrent plus facilement en contact avec l’organisme et ont tendance à provoquer des allergies.
Face à ces risques, la médecine a tendance à varier les stratégies ces dernières années.
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Une alimentation diversifiée
Certains conseils, comme celui de ne pas fumer pour la femme enceinte, restent bien entendu d’actualité. En revanche, on recommande désormais à la mère de ne pas suivre de régime alimentaire spécifique (même pas besoin d’éviter les cacahuètes ou les fruits à coque). Une alimentation diversifiée de la mère serait plutôt de nature à réduire le risque d’hypersensibilité du futur enfant.
On recommande aussi aux mamans d’allaiter si cela est possible (pour favoriser l’immunité de l’enfant notamment) mais, contrairement à ce que l’on croyait jusqu’ici, cela ne réduirait pas pour autant les allergies de l’enfant par la suite.
Allergènes et diversification alimentaire
Nouveauté dans l’approche, prônée par certains allergologues : il faut introduire les allergènes alimentaires le plus tôt possible, dans les 4 et 6 mois après la naissance, dans le cadre de la diversification alimentaire, afin d’induire une tolérance, plutôt que d’essayer de faire de la prévention et de ne pas présenter les aliments.
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Selon une étude publié dans le New England Journal of Medecine (NEJM), les mettre en contact avec des aliments considérés comme allergisants (l’arachide par exemple) réduirait le risque d’allergie de 70 à 80% ! Cette approche tranche fortement avec l’école traditonnelle qui recommandait de différer au maximum les aliments problématiques (poissons, légumineuses, soja) chez les enfants à risques. Les parents attentifs choisiront telle ou telle stratégie en concertation avec leur pédiatre, allergologue ou généralise.
Dans tous les cas, une fois les allergies installées et identifiées, on ne peut évidemment plus prendre le risque d’exposer l’enfant aux allergènes.
Aurélie Laroche
Sources : www.extenso.org
Comment prévenir les allergies chez l’enfant ? Anne Prigent. 11 décembre 2015 sante.lefigaro.fr