Les fibres sont excellentes pour le microbiote intestinal. Des recherches récentes confirment tout l’intérêt d’une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, céréales…).
On savait qu’elles favorisaient le transit intestinal et protégeaient de diverses pathologies (en particulier des cancers). Lire : Ces fibres qui nous protègent. Des chercheurs de l’Inra et du CNRS viennent de découvrir qu’une alimentation riche en fibres stimule la diversité des bactéries présentes dans le microbiote intestinal.
Diversité du microbiote, rempart contre la maladie
Des expériences menées sur des groupes d’étudiants en bonne santé ont prouvé que les jeunes gens qui avaient une alimentation généreuse en fibres, avec des aliments tels que choux, lentilles, céleri, amandes, chocolat non sucré, pois cassés, fraises…) possédaient une flore intestinale très diversifiée. Cette diversité du microbiote étant l’un des meilleurs remparts contre des affections lourdes telles que l’obésité, le diabète….
En administrant un régime hypocalorique riche en protéines et en fibres durant huit semaines, les étudiants qui avaient auparavant une alimentation pauvre en végétaux, voyaient la diversité de leur microbiote s’améliorer rapidement, et donc leurs capacités immunitaires et leur capital santé.
Ces recherches mettent en lumière une dynamique très bénéfique entre fibres alimentaires et bactéries. Les bactéries de l’intestin aident à digérer les fibres alimentaires, en particulier les polysaccharides (des longues chaînes de sucres complexes). Ces bactéries découpent les fibres en petites molécules, et ces molécules vont à leur tour générer de l’énergie pour nos cellules.
Grignoter l’épithélium
Les chercheurs ont montré, que les bactéries, en l’absence de fibres à métaboliser (et d’énergie à collecter), vont « grignoter » les glyco-protéines présentes dans le mucus de notre épithélium (tissu de cellules isolant l’intestin de l’organisme). Ce faisant, elles diminuent l’étanchéité de ce tissu, ce qui pourrait abaisser les défenses naturelles de l’organisme et faciliter l’agression des agents pathogènes. Lorsqu’on réinitie un régime riche en fibres, les bactéries se réorientent sur ce carburant énergétique et cessent de dégrader les cellules protectrices.
JC Nathan
Source : Inra. Les fibres alimentaires enrichissent notre microbiote intestinal
Photo : CNRS