L’art de bien associer les aliments

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Associer intelligemment les aliments pour permettre une digestion optimale. Cette approche est peu connue. C’est pourtant la voie royale pour bien traiter notre microbiote intestinal et garantir notre santé.

 

 

Bien se nourrir, c’est choisir de bons aliments source des nutriments nécessaires, mais c’est aussi bien associer les familles d’aliments, réaliser les bonnes combinaisons alimentaires. Si les associations sont bonnes, l’assimilation des nutriments sera optimale, en particulier, celle réalisée par le microbiote au niveau du côlon.

 

Dans un récent ouvrage « Le pouvoir extraordinaire des combinaisons alimentaires », édité chez Flammarion, le Dr Kahina Oussedik présente  les grandes catégories d’aliments : • les aliments acides – au sens du pH et non du goût (fruits, vinaigre, citron, sirops, sodas, vins blancs…), • les protéines animales, • les amidons (amidons complexes : céréales, lentilles, pois chiche, pommes de terre… ; amidons légers : patates douces, carottes, betterave, petits pois..), et enfin • les neutres : œufs, fromages, produits laitiers, oléagineux, légumes (hors amidon), soja, avocat, tomate… On les appelle neutres parce qu’ils ne créent pas de réaction acide ou alcaline.

 

Lire : Interview Dr Oussedik, experte en associations

 

Les protéines avec leurs longues chaînes d’acides aminés et les amidons (chaînes de sucre longues) sont des aliments complexes difficiles à digérer. Les produits acides génèrent à l’inverse une digestion très rapide

 

 

Bactéries et enzymes digestives

 

Parce que la digestion est en grande partie un vaste processus chimique, on ne peut pas associer n’importe comment les familles d’aliments. Les associations avec les aliments dits neutres ne posent aucun problème de digestion et d’assimilation de nutriments. Pas plus que les protéines animales avec les acides (par exemple, une viande avec des condiments, et une salade bien assaisonnée). S’il n’y pas d’association aberrante, bactéries et enzymes digestives s’activent pour le plus grand bénéfice de l’organisme.

 

La plus mauvaise association

 

Mais il n’en va pas toujours de la sorte. Selon le Dr Oussedik, la plus mauvaise association est celle qui réunit les amidons complexes et les produits acides. La digestion des amidons nécessite la sécrétion d’une enzyme, la ptyaline et demande un milieu peu acide et du temps. A contrario, la digestion de produits acides tels que les fruits suppose un travail rapide en milieu acide. Ce qui va interrompre le travail de cette enzyme et donc la digestion. A cet égard, le classique « tartines – jus d’orange » du petit déjeuner semble une mauvaise idée.

 

Le microbiote est affecté

 

Confronté à des exigences contradictoires, le système digestif ne peut plus assimiler correctement les nutriments. Les effets négatifs sont multiples. L’organisme n’est pas bien alimenté. Le microbiote est fortement affecté, car la flore intestinale – on a tendance à l’oublier – a besoin de nutriments pour prospérer. Une cascade d’effets négatifs risque de s’initier : fragilisation du microbiote, inflammations, maladies digestives, moindre assimilation des nutriments, moindre immunité, etc…

 

Autant dire qu’il est utile de suivre la question des associations d’aliments et d’en observer les effets sur sa santé.

 

JC Nathan

 

Source : Le pouvoir extraordinaire des combinaisons alimentaires. Docteur Kahina Oussedik. Flammarion. Janvier 2023.