Les régimes amaigrissants ne marchent pas

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Dans une société dominée par l’image et obsédée par un certain idéal de la beauté, les régimes amaigrissants apparaissent comme la solution miracle. Pourtant, la majorité des spécialistes de nutrition et de diététique en prédisent l’échec.

 

 

Les régimes amaigrissants ont encore très bonne presse, car ils promettent « la lune », à savoir un corps de rêve, la beauté, l’amour, etc. Pourtant, les experts sont sévères : tous les régimes sont inefficaces à moyen terme, prédisent-t-ils. Selon l’Anses, 80 % des personnes adeptes d’un régime reprennent leur poids un an après le régime.  Cinq ans après, seuls 5% ont réussi à maigrir (une personne sur vingt).

 

Lire : Jean-Michel Lecerf, nutritionniste anti-régimes

 

 

Le principe de la restriction

 

 

La plupart des régimes (hyperprotéiné et hypoglucidique, à très bas contenu d’hydrates de carbone (Atkins), à bas contenu des graisses, et même un régime équilibré comme Weight Watchers) se traduisent par des restrictions alimentaires (moindres apports en calories). Cela peut paraître logique, la prise de poids étant souvent liée à une surconsommation de calories par rapport à la dépense quotidienne de calories.

 

Mais dans la réalité, le corps et le mental n’apprécient guère ce type de privation. Le simple fait de priver l’organisme entraîne diverses perturbations, notamment des signaux de la faim et de la satiété. Le manque va provoquer de la frustration, suivie dans de nombreux cas d’une rechute (abandon du régime) et de la reprise de troubles du comportement alimentaire.

 

 

La perte de poids et la prise de poids

 

 

Sur le plan physiologique, le processus engagé n’est pas très bénéfique non plus. Les premières pertes de poids sont liées au fait que le corps brûle les réserves d’énergie (glycogène) présentes dans les muscles et le foie. La consommation du glycogène s’accompagne d’une perte d’eau, ce qui entraîne la première perte de poids.

Dans un second temps, l’organisme devrait commencer à puiser dans les graisses accumulées. Mais simultanément, le corps se défend contre les restrictions et réduit la consommation d’énergie nécessaire au maintien du métabolisme. Il a d’autant moins besoin d’énergie que la masse musculaire a en partie fondu sous l’effet du régime.

 

C’est là que l’effet yo-yo a toutes les chances de s’enclencher. Le corps ayant moins besoin d’énergie, chaque prise alimentaire est plus nourrissante et propice à la prise de poids. Les kilos vont revenir.

 

 

Les risques pour la santé

 

 

Selon les experts, aucun régime ne devrait prôner une réduction calorique supérieure à 500 calories par jour, et personne ne devrait descendre son alimentation sous la barre des 1200-1400 calories. Le problème est qu’en diminuant les calories et la prise alimentaire, on réduit aussi souvent les apports en vitamines et en minéraux, ce qui va affaiblir l’organisme et mettre la santé en danger.

 

 

La bonne attitude

 

 

Faire un régime sans avoir analysé quelle est la cause du surpoids ou des kilos perçus comme de trop n’a pas beaucoup de bon sens. Il est nécessaire d’identifier tel ou tel déséquilibre dans l’alimentation, ou trouble alimentaire, et de se faire accompagner. Les efforts doivent tendre vers une meilleure hygiène de vie (repas équilibrés, régularité, temps de sommeil…).  Faut-il encore le rappeler – l’exercice physique, régulier et adapté à son profil, est l’une des variables cruciales pour stabiliser son poids et son tour de taille.

 

 

Aurélie Laroche

 

Sources : Revue Médicale Suisse

Anses – L’illusion perdue des régimes amaigrissants