L’obésité est associée à un risque accru de cancers, et aussi à l’agressivité des tumeurs. Des chercheurs de l’Inserm viennent de trouver de nouvelles pistes pour comprendre ce phénomène.
L’obésité est associée à un risque accru de cancers, et aussi à l’agressivité des tumeurs. Des chercheurs de l’Inserm viennent de trouver de nouvelles pistes pour comprendre ce phénomène.
Fort potentiel cancérogène
On sait depuis quelques années que l’obésité accroît fortement les risques de contracter un cancer : cancer de l’œsophage, de l’endomètre, du rein, du côlon, du rectum, du pancréas, du sein chez la femme ménopausée, et aussi de mélanome. On connait les raisons de cette corrélation. L’insulino-résistance aggrave la situation, l’insuline ayant un fort potentiel cancérogène.
Surtout, les tissus des personnes en surpoids ou présentant une obésité sont davantage sujets à l’inflammation en présence de cellules adipeuses. Les adipocytes (cellules du tissu adipeux) alimentent les cellules cancéreuses en lipides, et secrètent des facteurs d’inflammation favorables aux tumeurs.
Lire : Obésité et cancers, la double peine
Mélanomes agressifs
Les scientifiques du Centre de recherches en cancérologie de Toulouse, avec ceux l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale de Toulouse, et l’Institut Curie à Orsay ont mis en évidence des mécanismes qui facilitent l’agressivité du cancer. En étudiant des souris prédisposées aux mélanomes, ils ont prouvé que les souris, soumises à une alimentation hypercalorique, développaient plus de mélanomes que les souris restées minces, et que ces mélanomes étaient plus agressifs.
En poursuivant leurs travaux, ils ont observé que chez les souris obèses, du fait de la présence de nombreux adipocytes, une protéine impliquée dans le contrôle du cycle des cellules et l’arrêt de la division des cellules anormales, voyait son rôle régulateur mis en sourdine.
La découverte de ce mécanisme conforte l’hypothèse d’une causalité entre l’obésité (ainsi que le surpoids) et le risque accru de développer des mélanomes agressifs.
Katrina Lamarthe
Sources : www.inserm.fr