Mieux comprendre la dénutrition des patients atteints de cancer et mettre au point des aliments optimisés pour redonner le plaisir des repas des malades. Telle est l’ambition du projet Onco-Nutribiota, mené par une équipe scientifique à Lyon.
La dénutrition survient souvent lors des traitements anti-cancéreux. Cette dénutrition est très problématique car elle baisse la résistance des malades aux traitements et elle réduit l’efficacité des soins. Aussi, des recherches sont entreprises pour améliorer l’état nutritionnel des patients, et du même coup leur santé globale et leurs chances de vaincre le cancer. C’est tout l’objet du projet Onco-Nutribiota lancé par le Dr Nicolas Benech, gastroentérologue à l’hôpital de la Croix-Rousse et chercheur.
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Perceptions sensorielles
La dénutrition est un sujet complexe qui pose problème aux soignants. Les patients sous chimiothérapie voient leurs perceptions sensorielles se modifier et le plaisir de se nourrir disparaître. Les réponses sont compliquées, souvent peu efficaces, comme c’est souvent le cas avec les compléments alimentaires.
Emmenée par le Dr Nicolas Benech, l’équipe du Centre de recherche en cancérologie de Lyon commence à étudier un groupe de 200 patients atteints d’un cancer afin de mieux comprendre leurs rapports aux aliments. Diverses informations vont être collectées (tests d’odorat, capacité à ressentir des textures…) et des profils sensoriels détaillés vont être établis.
Chute de la diversité du microbiote
L’une des originalités du projet est d’accorder une grande attention au microbiote. On observe en effet une chute de la diversité du microbiote chez les patients atteints de cancer, avec de multiples conséquences négatives. En effet, le microbiote est déterminant car il influence le goût, l’appétit, la perception des aliments, l’appétit, et même la capacité d’absorption des nutriments… Le projet se propose donc d’étudier l’évolution du microbiote des malades.
Profil nutritionnel
A l’aide des deux types d’observations – sur les réactions sensorielles et sur le microbiote – les chercheurs lyonnais espèrent mettre au point ce qu’ils appellent « des interventions nutritionnelles ciblées et adaptées », à savoir « des aliments optimisés qui puissent agir sur le microbiote tout en étant adaptés par leur composition, leur goût et leur texture aux modifications sensorielles et à l’appétence de chaque patient ». L’équipe va collaborer avec l’Institut Lyfe, institut de recherche culinaire créé par le chef Paul Bocuse, pour concevoir pour chaque profil nutritionnel, des plats optimisant le plaisir de la dégustation et les qualités nutritives.
Les chercheurs espèrent que le projet Onco-Nutribiota aura des retombées positives sur toutes les personnes souffrant de dénutrition en France, notamment les enfants et les personnes âgées hospitalisées.
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JC Nathan
Sources : Inserm
Hospices Civils de Lyon. CHU de Lyon
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