Adieu les néonicotinoïdes, vive les abeilles

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colza pesticides

L’Europe vient de voter pour interdire les trois principaux insecticides, néonicotinoïdes, suspectés d’avoir contribué à l’effondrement des colonies ces vingt dernières années.

 

 

Les abeilles devraient être enfin débarrassés des trois principaux insecticides néonicotinoïdes en usage dans l’agriculture. La majorité des 28 Etats membres de l’Union européenne a voté l’interdiction totale de l’usage de ces insecticides neurotoxiques sur les cultures plein champ (blé, orge, avoine, maïs…). Certaines de ces cultures comme le maïs, le colza, le tournesol, attirent les abeilles. Surtout, ces substances sont largement répandues dans la nature. D’où l’accusation portée par les apiculteurs et les défenseurs de l’environnement de contribuer à l’effondrement des colonies d’abeille et plus généralement, à la disparition des pollinisateurs.

 

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La grande nocivité des neurotoxiques

 

 

Après des années de polémiques techniques et scientifiques, l’EFSA, Agence européenne pour la sécurité des aliments, réputée très conservatrice (pour certains observateurs, sensible aux intérêts des lobbies de l’agrochimie) avait produit en février 2018 un rapport scientifique reconnaissant la grande nocivité des principales molécules utilisées (clothianidine, l’imidaclopride, thiaméthoxame).

 

 

Une cuillère pour un hectare

 

 

Il aura donc fallu deux décennies pour que les représentants politiques et les autorités sanitaires réalisent la véritable incidence environnementale de cette catégorie de pesticides, les néonicotinoïdes, des insecticides de la troisième génération qui sont des bombes chimiques d’une puissance inimaginable. Une seule cuillère de ces neurotoxiques suffit à traiter une surface d’un hectare et à détruire le système neurotoxique des insectes.

 

 

Le service de la pollinisation

 

 

La quasi-totalité des toxicologues n’ont pas cessé d’avertir les média et les dirigeants : disséminer dans la nature ces molécules est catastrophique pour toutes les formes de vie (insectes, abeilles, pollinisateurs, batraciens,  zooplancton…), portant au passage gravement atteinte à toute la chaîne écologique (en particulier la vie dans la terre et dans l’eau) et au « service » fabuleux de la pollinisation des plantes. Rien n’a encore été prouvé quant aux incidences sur la santé humaine mais les soupçons sont très lourds.

 

On peut se réjouir de  l’interdiction des néonicotinoïdes. On peut aussi se désoler que de telles substances aient été utilisées librement et légalement pendant tant d’années, et se poser de nouveau des questions sur les procédures d’évaluation et d’autorisation des produits chimiques en Europe.

 

JC Nathan

 

Sources : www.liberation.fr

Photo : ©Gnis