Pollution plastique, une menace pour la santé

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Un tsunami de plastiques génère une pollution plastique qui impacte gravement l’environnement et la santé humaine. La gravité de la situation devrait mobiliser tous les gouvernements et les pousser à un accord international de lutte contre cette pollution.

 

Entamées en 2022, les négociations internationales pour un traité de lutte contre la pollution plastique s’achèvent par un cinquième cycle à Busan, en Corée du Sud à la fin novembre. 178 pays y participent, sous l’égide des Nations Unies. La pollution plastique a atteint un niveau hallucinant qui touche chaque recoin de la planète (même l’atmosphère), jusqu’à se glisser dans l’organisme humain et affecter le sang et le cerveau.

 

460 millions de tonnes par an

 

L’escalade a commencé dans les années 1950, époque à laquelle la production de plastique se comptait à peine en quelques millions de tonnes. En 2000, la production de plastique dépassait les 200 millions de tonnes. Vingt ans après, l’OCDE estime que le monde a fabriqué 460 millions de tonnes de plastique. Si rien n’est fait, ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2040. Un tiers de ce plastique est utilisé dans les emballages à usage unique. A peine 9% de ce plastique est recyclé, le reste se déversant dans la nature, en particulier dans les océans.

 

 

Des nanoplastiques porteurs de produits chimiques

 

 

La gravité de la pollution plastique tient au fait que ces matières se dégradent en microplastiques, de l’ordre du micromètre, voire du nanomètre (millionnième de centimètre), disséminés dans tous les recoins de l’environnement.  Or, il est hautement probable que ces nanoplastiques sont nocifs pour la santé humaine.

 

Selon un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), une organe commun à l’Assemblée nationale et au Sénat, une majeure partie des plastiques sont combinés à une kyrielle de produits chimiques pour obtenir diverses caractéristiques (souplesse, couleurs, blancheur, durcissement). On en recense jusqu’à 16 000 dont un quart serait dangereux pour la santé, car cancérogènes, reprotoxiques, mutagènes, perturbateurs endocriniens…Les plus connus étant le bisphénol A, les PFAS, les phtalates, les retardateurs de flammes…

 

Lire : Les microplastiques, concentrés de polluants

 

30 millions de particules par an

 

Cette pollution plastique est d’autant plus problématique qu’elle nous touche de multiples façons : en mangeant et en buvant (l’eau en bouteille par exemple), en se passant des crèmes sur la peau, en respirant, … Selon le rapport de l’OPECST, chaque personne respire jusqu’à 30 millions de particules par an. Tous les organes sont touchées (poumons, foie, reins, estomac…) jusqu’au cerveau. Les femmes enceintes (risque de fausse couche) et les fœtus  (risques accrus de retard de croissance) sont exposés à cette pollution.

 

Lire : Des microplastiques dans les bouteilles d’eau

ou également,

Les microplastiques atteignent les poumons

 

Avalanche de pathologies

 

On soupçonne fortement ce type de pollution d’être à l’origine de malformations génitales, d’incidences sur le développement cognitif, de perturbations du microbiote intestinal, et d’une avalanche d’autres pathologies (cancers, risques accrus d’AVC ou d’infarctus, diabète, obésité…). L’impact pour les pouvoirs publics de chaque pays, en matière de dépenses de santé, serait colossal. Un aspect que les diplomates du monde entier devraient garder à l’esprit, face aux pressions gigantesques des lobbies du pétrole et de la chimie.

 

JC Nathan

 

Sources : RTS

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