Le glyphosate est sans danger…

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Le glyphosate, molécule chimique utilisée dans de nombreux produits herbicides dont le célébrissime Round up, produit vedette de la firme agrochimique Monsanto, n’est pas cancérogène. C’est l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui l’a déclaré le 14 mars 2017. L’herbicide le plus utilisé dans le monde serait donc sans risques. Lire aussi : Le Roundup, un herbicide inoffensif

 

Visiblement, les scientifique de l’ECHA et ceux du CIRC, l’agence environnementale de l’OMS, n’utilisent pas les mêmes méthodes d’évaluation. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé la substance chimique comme « cancérogène probable » pour les humains il y a quelques mois. De nombreux scientifiques dans le monde en sont arrivés à la même conclusion. Il y a 18 ans, Monsanto pour contrer des risques d’interdiction du Round up avait sollicité un éminent toxicologue. Mais James Parry, professeur à l’université de Swansea (Pays de Galles), spécialiste de la génotoxicité, avait conclu que le glyphosate était un « clastogène potentiel in vitro », à savoir un mutagène capable de casser les brins d’ADN et d’induire des aberrations chromosomiques. Lire : Le glyphosate inoffensif, pas les formules

 

La carrière de l’herbicide est relancée

 

La science ne rend pas toujours les mêmes avis. Tout dépend du degré d’indépendance des experts, des intérêts sous-jacents qui les guident. Toujours est-il que l’avis de l’ECHA confirme la position de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), autorité plutôt classée comme libérale et sensible aux intérêts économiques. Cet avis officiel pourrait relancer la carrière en Europe du Round Up et de tous les produits phytosanitaires élaborées à partir de cette molécule. On recense près de 750 produits commercialisés contenant du glyphosate. En Europe, environ 300 désherbants sont à base de glyphosate.

 

Interdit en France

 

Cet agent chimique utilisé par des millions de jardiniers et d’agriculteurs est un objet très polémique en Europe. En juin 2016, la Commission européenne avait finalement décidé de prolonger pour 18 mois l’autorisation de mise sur le marché de l’herbicide, le temps d’y voir plus clair. La France, emmenée par Ségolène Royal, la très communicante ministre de l’environnement, avait décidé pour sa part d’en interdire la vente, notamment dans les jardineries.

 

Le débat glyphosate – Round up est donc toujours d’actualité. Tandis que la mouvance environnementaliste dénonce les manoeuvres des lobbies de l’agro-chimie, les agriculteurs européens espèrent continuer à utiliser librement leurs désherbants. Les toxicologues et autres scientifiques vont  probablement mettre encore des années à faire reconnaître les dommages de cette substance sur l’environnement (les ressources en eau en particulier) et sur l’homme (perturbations endocriniennes, génotoxicité…).

 

Katrina Lamarthe

 

Sources : http://actualites.reponse-conso.fr