L’Académie des sciences lance un appel pour stopper le déclin des insectes, en particulier des fameux pollinisateurs qui rendent des services inestimables à l’humanité et concourent de façon essentielle à notre alimentation.
Le déclin des insectes est très préoccupant. Une honorable institution, l’Académie des sciences, tire avec insistance une sirène d’alarme : Il y a urgence à stopper l’érosion de la biodiversité des insectes.
« Présents dans tous les écosystèmes terrestres et comportant plus d’un million d’espèces, ils assurent des services essentiels comme la pollinisation, le recyclage de la matière organique et une participation à la plupart des réseaux alimentaires. L’ensemble de ces services représente une valeur monétaire de plusieurs centaines de milliards d’euros à l’échelle mondiale » avertit l’Avis publié le 26 janvier 2021.
80% des espèces animales
La plupart des études scientifiques sur le sujet, et cela dans des écosystèmes très variés, sont unanimes pour signaler des chutes de populations voire des extinctions d’espèces. La réalité de ce phénomène ne fait aucun doute. Les insectes qui représentent 80% des espèces animales, sont en danger. Il suffit d’observer l’absence d’insectes écrasés sur les pare-brise de voitures pour prendre conscience de ce déclin.
Lire : La disparition des insectes, une catastrophe
La destruction des milieux naturels
Les experts de l’Académie des sciences n’ont aucun doute sur les causes de cet effondrement des populations d’insectes. La première cause est la destruction des milieux naturels avec la disparition des forêts, des zones humides, des prairies. On estime que 40 millions d’hectares de forêts ont disparu en vingt ans dans le monde (plus que la superficie de l’Allemagne). Les forêts replantées, souvent avec une seule espèce, présentent des sous-bois et des sols trop pauvres pour relancer des écosystèmes.
La haute toxicité des pesticides
La seconde cause, c’est la pollution, notamment celle liée à l’usage des pesticides à haute toxicité (en particulier les désormais célèbres néonicotinoïdes). Enfin deux autres types de causes contribuent à ce déclin : le dérèglement climatique et l’invasion de nombreuses espèces exotiques.
Le service gratuit de la fertilisation
Il y a plusieurs raisons urgentes à tenter de stopper cet effondrement, tant sur le plan éthique qu’économique. L’une des urgences est de sauver les pollinisateurs (mouches, papillons, abeilles…). Ces insectes offrent le service gratuit de fertiliser une kyrielle de plantes et d’arbres. Il est quasiment impensable espérer remplacer ce service rendu par les insectes, par d’autres moyens (drones, pollinisation à la main….).
Mesures d’urgence
L’Académie des sciences demande instamment que des mesures et des politiques rectificatives soient adoptées : mieux suivre les populations d’insectes, réduire de façon très significative l’usage de pesticides pour les remplacer par d’autres méthodes de lutte (agro-écologie), restaurer les milieux naturels et leur complexité, lutter contre le dérèglement climatique…
JC Nathan
Sources : www.academie-sciences.fr
Photo : lesjoliesplanches