A l’heure où les prix des vins et des champagnes flambent, la question « champagne ou crémant » se pose avec une nouvelle acuité.
Champagne ou crémant ? Une question qu’on est amené à se poser si l’on souhaite un peu limiter les dépenses durant les fêtes. Mais au fait, qu’est-ce qui différencie ces deux vins pétillants ? Cette différence justifie-t-elle l’écart de prix ? On peut en effet dégotter une bouteille de crémant correcte à environ 12 euros contre près du double pour sa rivale de champagne.
Deux pétillants
Le champagne et le crémant sont tous les deux des vins pétillants, produits selon la méthode champenoise ou méthode traditionnelle : une première fermentation en cuve (le sucre se transforme en alcool). Une seconde fermentation en bouteille par ajout d’une liqueur dite de tirage (vin, sucre, levures), fermentation qui va donner des bulles. Ensuite, le vin repose (avant le dégorgement final). Le temps de repos est plus court pour le crémant (10 à 12 mois) contre près de 15 pour le champagne.
A l’origine, le crémant désignait un champagne réalisé avec moitié moins de pression, ce qui donnait une mousse onctueuse et crémeuse.
Lire : Comprendre le champagne et sa fabrication
La région de production
La grande différence entre le champagne et le crémant réside dans la région de production. Seul les vins produits en Champagne viticole ont droit à l’appellation Champagne. Il s’agit de zones autour de la Marne (autour de Reims et Epernay, de Châlons-sur-Marne, Vitry-le-François…), de l’Aisne (autour de Château-Thierry et Soissons), de l’Aube (autour de Troyes, Nogent-sur-Seine, Bar-sur-Aube…), et de Haute-Marne. Les grandes zones productrices de crémants sont l’Alsace (34,3 millions de bouteilles) et la Bourgogne (21 millions de bouteilles), mais il s’en fabrique dans de nombreuses régions (Jura, Die, Limoux, Loire, Savoie, Bordeaux…).
Les cépages
Autre différence, les cépages. Les champagnes sont issus de trois cépages principaux : le chardonnay, le pinot noir et le pinot meunier. Les crémants utilisent divers cépages : chardonnay, pinot (pinot noir, pinot gris, pinot blanc) ou encore (en Bourgogne) gamay, melon, sacy (auxerrois, riesling pour les crémants d’Alsace).
Avantage au bons crémants et aux bons Champagnes
Qu’en-est-t-il des qualités gustatives ? On peut simplifier en disant que certains crémants de qualité – en général, ceux aux prix les plus élevés – valent largement de bons « petits » champagnes. Et que sur les centaines de crémants (on produit environ une centaine de millions de bouteilles par an), nombre d’entre eux manquent d’arômes, de longueur en bouche, ou sont trop sucrés. Pour être honnête, c’est le cas de beaucoup de petits champagnes qui ne font pas honneur au prestige de leur appellation.
Citons quelques crémants mis en avant par le site « Par amour du vin » : – un crémant de Savoie, La Réserve d’Eugène Domaine Carrel&Senger, élaboré à partir de chardonnay, pinot noir, et jacquère (aux environs de 18 euros); – un crémant d’Alsace, Domaine Albert Ziegler (finesse des bulles, notes briochées) qui peut, selon le viticulteur accompagner certains fromages, brie, camembert, chèvre…(prix modeste à moins de 10 euros); – un crémant de Bourgogne, Domaine Dominique Gruhier, un vin bio qualifié de fin, vif, peu sucré (moins de 20 euros); un crémant de Savoie, Florent Héritier (cépages de Savoie, altesse et jacquère), vin bio, aux notes florales et à la bulle fine et persistante.
Température idéale
Champagnes et crémants se servent à la même température. Pour apprécier le bouquet d’arômes et la finesse de tels vins, il faut une température de 6 à 8°. Plus froid, les arômes ne seront pas perceptibles. Plus tiède, il y a un risque de laisser passer des notes acides et les notes alcoolisées. On conseille le seau à glace durant une vingtaine de minutes, ou la partie la moins froide du réfrigérateur pendant deux à trois heures.
JC Nathan
Sources : 60 millions de consommateurs
