Perturbateurs endocriniens, l’Europe tergiverse

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perturbateurs endocriniensLes perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques susceptibles de dérégler le fonctionnement du système hormonal, sont largement disséminés dans notre environnement quotidien : emballages, pesticides, eau, crèmes, cosmétiques, alimentation… On les connait aussi sous le nom de phtalates, bisphénol A, parabènes, etc. Lire Bisphénol A, perturbateurs endocriniens : le mal invisible

 

Ils sont fortement suspectés dans la montée des cancers hormono-dépendants. Une centaine de scientifiques ont récemment tiré la sonnette d’alarme dans une tribune parue dans le journal Le Monde, le 29 novembre 2016 : « Jamais l’humanité n’a été confrontée à un fardeau aussi important de maladies en lien avec le système hormonal : cancers du sein, du testicule, de l’ovaire ou de la prostate, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, non-descente des testicules à la naissance, malformations du pénis et détérioration de la qualité spermatique ». Rappelons que le cancer de la prostate (60 000 nouveaux cas par an) et le cancer du sein (50 000 cas par an) sont les deux cancers les plus fréquents.

 

Peu suspects d’être de dangereux réformistes, les sénateurs français (la commission des Affaires européennes), prônent le principe de précaution et préconisent d’interdire deux catégories de perturbateurs: les perturbateurs endocriniens avérés mais aussi les perturbateurs présumés. De leur côté, les ONG tels que Génération Futures, demandent qu’on interdise une troisième catégorie de substances, les perturbateurs suspectés, comme c’est le cas pour les cancérigènes.

 

La Commission européenne, sous l’emprise du lobbying des grands industriels, diffère l’adoption d’une nouvelle règlementation, au prétexte que l’on a pas de définition précise des perturbateurs endocriniens et de preuve absolue de leurs effets nocifs. Toute action volontariste est bloquée, faute de majorité des Etats membres sur la question, et ce, malgré le coût énorme pour la collectivité, en termes de dépenses de santé. Lire : Perturbateurs endocriniens : 31 milliards de dépenses

 

Pour sortir de cette impasse, les rapporteurs de la commission sénatoriale préconise la constitution d’un groupe international de scientifiques indépendants et de haut niveau»,  ainsi que la prise en compte des études reconnues par la communauté scientifique (il en existerait plus d’un millier !).

 

JC Nathan

 

Sources : http://www.humanite.fr

http://www.liberation.fr