L’alimentation industrielle sur le grill

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alimentation et santé

L’alimentation industrielle est dans le collimateur des députés. Une commission d’enquête lance une nouvelle alarme contre les dérives de l’agro-alimentaire : gras, sel, sucre, additifs

 

 

Les députés ne sont pas heureux de ce qu’ils trouvent dans le panier de l’alimentation industrielle. C’est une nouvelle charge contre l’alimentation ultra-transformée. La commission parlementaire qui rend son rapport le 26 septembre s’en prend aux dérives bien connues des aliments dits industriels.

 

 

10 à 12 grammes de sel

 

 

La consommation en France est aujourd’hui comprise dans « une fourchette entre 10 et 12 grammes, soit le double de la recommandation de l’OMS. La commission demande une réduction obligatoire de la teneur en sel ajouté par catégorie de produit dans les produits industriels et pré-emballés (charcuterie, fromages), des seuils limites à ne pas dépasser, des réductions progressives de la teneur en sel du pain.

 

 

Moins de sel dans la farine des boulangers

 

 

Le pain est l’un des aliments où la teneur en sel (jusqu’à 22 g par kg de farine) est la plus élevée. Un bon mangeur de pain (120 à 140 g par jour) consomme jusqu’à 2 g de sel (un quart des apports journaliers), uniquement avec cet aliment. Les députés suggèrent de diminuer progressivement la teneur à 18 grammes par kilo de farine, puis à 15 à 16 grammes.

 

Lire aussi : Réduire le sel et les matières grasses des aliments industriels

 

 

Additifs, huiles minérales, nanoparticules….

 

 

La commission s’attaque également au sucre dans les produits industriels, aux acides gras trans, aux additifs. Environ 340 additifs sont utilisés alors que l’alimentation bio n’en compte que 48. Parmi les autres sujets de courroux des représentants de la nation, les nanoparticules dans les aliments, les huiles minérales dans les emballages réputées être génotoxiques et mutagènes.

 

 

Nutri-score, le vainqueur

 

 

Le grand vainqueur aujourd’hui est le code nutritionnel Nutri-Score, système d’étiquetage nutritionnel à cinq couleurs et cinq lettres, combattu ardemment par les industriels agro-alimentaires. Nutri-Score est facultatif. Les députés proposent de le rendre obligatoire.

 

 

Un secrétariat à l’alimentation

 

 

Pour lutter contre l’obésité infantile, la commission recommande qu’une autorité, par exemple le Haut conseil de la santé publique, encadre le marketing alimentaire ciblant les enfants, en particulier pour des produits trop gras, trop sucrés ou salés. Dans un grand élan de réformisme, le rapport évoque même une structure interministérielle (un secrétariat général à l’alimentation) qui définirait une « politique cohérente de l’alimentation » préservée de l’influence d’intérêts économiques divers.

Lire aussi : Surpoids et obésité des enfants

 

JC Nathan

 

Source : www.nouvelobs.com