Dans l’univers du riz, le riz hybride tient une place particulière, source de fierté en Chine où on l’a mis au point, et de relative méfiance dans d’autres pays producteurs de riz.
Dans l’univers du riz, le riz hybride tient une place particulière, source de fierté en Chine où on l’a mis au point, et de relative méfiance dans d’autres pays producteurs.
Le riz hybride ? En France, on connait le riz Basmati, le riz Thaï, le riz de Camargue, etc. mais pas le riz hybride. L’hybridation consiste en la fertilisation croisée de plants. En sélectionnant les plants, on renforce divers caractères (résistance au froid ou à la chaleur, valeur nutritive, rendement…). Par sélection, on développe des caractères tels la résistance (froid, sec), la valeur nutritive, le rendement…
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Hétérosis, la vigueur hybride
La Chine, dès les années 1970, a commencé à mettre au point des variétés hybrides. L’agronome chinois Yuan Longping, décédé en 2021, est à l’origine d’une forte avancée scientifique sur les fondements génétiques de l’hétérosis pour le riz. L’hétérosis est la vigueur hybride, autrement dit l’amélioration des performances de la plante (ou de l’animal) grâce à la sélection des meilleurs parents.
15,7 tonnes de riz à l’hectare
En 2011, les travaux de Yuan Longping permettent de mettre au point un riz hybride donnant 13,9 tonnes à l’hectare, soit plus du double qu’une variété classique. En 2019, les autorités chinoises annoncent maîtriser une variété produisant 15,7 tonnes de riz à l’hectare. Depuis cette époque, la Chine a largement développé ces variétés de riz à haut rendement qui représentent plus de la moitié des cultures de riz.
D’autres grands producteurs (Indonésie, Bangladesh, Madagascar, Vietnam,Thaïlande… ) ont aussi fait une place à ce riz mais de façon plus discrète. Au niveau mondial, la filière hybride ne représenterait que 10% de la production mondiale de riz.
Des défauts majeurs
En réalité, malgré ses beaux rendements, le riz hybride présente des défauts majeurs. Il a peu de saveur comparativement aux centaines voire milliers de variétés dont disposent les populations. Le basmati (Inde, Pakistan…), le thaï ou jasmin (Thaïlande), le japonica (Japon), le dinorado (Philippines) ont leurs centaines de millions d’amateurs peu enclins à perdre leurs repères gustatifs.
Mais le frein majeur de l’expansion du riz hybride est de contraindre les cultivateurs à racheter chaque année de nouvelles semences, contrairement à la plupart des riz, dits consanguins, qui peuvent pousser plusieurs générations de suite, en réutilisant leurs propres semences.
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Eric Allermoz
Sources : nouvelles du monde
Photo : french.china.org