Le mil (ou millet), céréale peu consommée en Europe, mais populaire dans certaines régions de l’Afrique et de l’Inde, vient de livrer ses secrets génétiques.
Des chercheurs suisses de Zurich et des chercheurs indiens de Bengalore ont séquencé le génome du mil. La recherche a été particulièrement difficile. La variété de mil étudiée, le mil rouge, dénommée éleusine coracana, est issue de deux plantes. Du coup, elle présente un quadruple ensemble de chromosomes et deux fois plus de gènes qu’une céréale telle que le riz. Soit 62 300 gènes et 2,6 milliards de paires de bases. En moyenne, deux fois plus de gène que pour le riz.
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Des qualités de résistance exceptionnelles
Pour réaliser ce séquençage, il a fallu recourir à des techniques de bio-informatique de pointe. La connaissance du génome va permettre d’identifier les gènes clefs apportant à la plante ses qualités de résistance à la sècheresse.
De nouvelles variétés hybrides
La carte du génome du mil devrait permettre de développer de nouvelles variétés hybrides de mil, croisées avec des plantes sauvages, pour résister à de très forts stress hydriques, comme dans le Sahara (moins de 250 mm d’eau par an) et à de très fortes chaleurs. Les scientifiques ont déjà établi les fiches d’identité d’un millier de variétés de mil cultivé ou sauvage.
Ils pensent aussi améliorer les caractéristiques nutritives du mil qui sont déjà excellentes. Le mil est en effet une source généreuse de calcium, de fer, de magnésium et de zinc, mais elle contient aussi beaucoup de vitamines et des acides aminés essentiels.
Le mil est fortement consommé dans les pays du Sahel et dans le nord de l’Inde, et partout où les trois grandes céréales, blé, maïs, riz, ne sont pas cultivées en raison du manque d’eau. En Occident, sa consommation pourrait augmenter, le millet appartenant à la petite famille des céréales sans gluten.
Eric Allermoz
Sources : www.sciencesetavenir.fr
Photo : Noah Neelam – AFP