En l’espace de quinze jours, trois affaires de contamination alimentaire, pizzas surgelées, Kinder Surprise et fromages, produits porteurs de salmonelles et de listeria, ont défrayé la chronique. Des dossiers qui posent la question de la sécurité des consommateurs en matière alimentaire.
Il y a eu le dossier des pizzas surgelés Buitoni contaminées à Escherichia coli, celui des Kinder Surprise porteurs de salmonelles. Enfin, des fromages ont été rappelés par le groupe Lactalis, le Grand Brie au lait cru, le Coulommiers sur Paille, le Normanville (camembert). Tous de la marque Graindorge, fromagerie du groupe Lactalis, ces fromages sont suspectés d’être porteurs de Listeria monocytogenes, agents responsables de la listériose.
Listériose, incubation jusqu’à huit semaines
La listériose est une maladie qui peut être grave et dont le délai d’incubation peut aller jusqu’à huit semaines. Toute personne qui pense avoir consommé ces fromages et/ou qui présenterait des symptômes suspects (fière accompagnée de maux de tête ou non, courbatures…) doit consulter son médecin traitant.
La contamination peut être très problématique pour les personnes dites à risques (femmes enceintes, personnes immunodéprimées, personnes âgées…), avec notamment des avec des complications neurologiques et des atteintes maternelles ou fœtales chez la femme enceinte.
Protection des consommateurs
Il y a deux façons d’interpréter cette succession de contaminations et leur gestion. La première met en valeur le bon fonctionnement du système de protection des consommateurs en France, capable de collecter très rapidement des informations sur des cas de contaminations et d’ordonner des rappels de produits, avec informations des consommateurs en parallèle.
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La toute puissante DGAL
L’administration française, en particulier la DGCCRF (Direction de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) et de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) est solide. La DGAL est toute puissante en matière de réglementation relative à la sécurité sanitaire des aliments, de contrôle (inspections, instructions techniques), avec le concours des directions départementales ou régionales, et autres services régionaux. Dès que l’alerte est donnée, on peut limiter grandement les risques d’une contamination à grande échelle.
Quêtes incessantes de productivité
La seconde grille de lecture est plus critique. Elle souligne que les cas de contamination bactérienne dans le monde alimentaire sont souvent liés à des modes de gestion contestables des sites industriels, soumis à des quêtes incessantes de productivité et de rentabilité, pouvant conduire à un moindre respect des cahiers des charges en matière d’hygiène ou des manques de coopération avec l’administration.
Ainsi, l’affaire Lactalis du lait infantile contaminé aux salmonelles en 2017 a brutalement mis en lumière les limites des pratiques d’autocontrôle. L’inspection dans l’usine Buitoni de Caudry a révélé « un niveau dégradé de la maîtrise de l’hygiène alimentaire ».
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JC Nathan
Sources : rappel.conso.gouv.fr