Le CETA et les fromages européens

0
348

Ceta fromagesL’accord commercial CETA  entre le Canada et l’Europe comporte un volet fromages.

 

Le CETA (accord de commerce en cours de négociation entre le Canada et l’Europe) est-il une avancée pour les fromages français et européens ou un recul ? José Bové a expliqué que l’accord sacrifiait 32 fromages français. Le bleu du Vercors-Sassenage, le saint-marcellin, l’ossau iraty, le maroilles, la tomme des Pyrénées, etc « n’ont pas été défendues par les autorités françaises » et pourront désormais « être fabriquées, copiées, plagiées au Canada, a expliqué le député européen.

 

Nom de marque contre appellation

 

L’accord CETA est probablement critiquable à bien des égards (manque de transparence, biais juridique divers…) mais peut-être moins que le dit José Bové sur la question des fromages. La règlementation européenne protégeant les origines géographiques et les appellations n’a pas cours outre-atlantique. Aux Etats-Unis et au Canada, il faut déposer un nom de marque pour se protéger. Ainsi, une entreprise privée canadienne a-t-elle déposé le nom de marque « jambon de Parme ».

 

145 appellations européennes prises dans l’accord

 

L’accord CETA en cours de négociation permettrait de protéger 145 appellations européennes dont 30 appellations françaises de fromages (soit 173 produits européens, 42 français). C’est une petite part des 1500 appellations européennes, mais ce n’est peut-être pas négligeable. D’abord, parce que cet accord va dans le sens de la protection des producteurs concernés. Ensuite, parce que, comme le note la rubrique Les Décodeurs du journal Le Monde, il était peu probable que le Canada entérine la protection de l’ensemble des appellations, ce pays n’ayant pas d’appellation à protéger en retour.

 

Reste que le combat pour protéger les appellations d’origine est une bonne chose. Qui a goûté une bouteille de champagne russe ne dira pas le contraire. Pour la protection du consommateur, il est normal que seuls les producteurs respectant des cahiers des charges précis puissent revendiquer une appellation comme gruyère, reblochon ou feta.

 

 

JC Nathan

 

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs