Comprendre les huiles (tournesol, colza, palme)

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Valse dans les huiles avec la pénurie annoncée d’huile de tournesol. Celle-ci serait remplacée (discrètement) par les industriels de l’agro-alimentaire par de l’huile de colza ou de l’huile de palme. Comparatif des apports en gras.

 

 

De l’huile de colza ou de l’huile de palme, à la place de l’huile de tournesol. C’est grave Docteur ? L’huile est un concentré liquide de lipides extrait de graines d’oléagineux (tournesol, colza, lin…) ou de fruits oléagineux (noix, arachide, palmier à huile, sésame, olive…). D’une huile à l’autre, le mélange des acides gras qui composent ces lipides diffère grandement.

 

 

Trois types d’acides gras

 

 

Trois grandes familles d’acides gras sont présentes dans les huiles. Les acides gras saturés, les acides gras monoinsaturés (oméga 9), les acides gras polyinsaturés (oméga 3 et oméga 6) (cf note bas de page sur la notion de saturé). Notre organisme a besoin de ces différentes formes de lipides. A priori, aucune huile ne peut couvrir nos besoins de lipides et nous avons besoin d’apports de gras diversifiés.

 

Lire : Diversifier les huiles

 

L’huile de tournesol

 

 

L’huile de tournesol, celle qui vient à manquer depuis le conflit en Ukraine, est majoritairement composée :

  • d’acides gras polyinsaturés (64,3 g pour 100 g), pour l’essentiel des oméga 6, avec une très faible part d’oméga 3,
  • d’acides gras monoinsaturés ou oméga 9 (23,5 g),
  • d’acides gras saturés (12,2 g).

 

L’huile de tournesol et l’huile de soja sont très comparables.

 

 

L’huile de colza

 

 

L’huile de colza que les industriels ont tendance à substituer à l’huile de tournesol, est quant à elle majoritairement constituée :

  • d’acides gras monoinsaturés ou oméga 9 (64,3 g)
  • d’acides gras polyinsaturés (26,5 g) dans une moindre mesure.

 

A certains égards, l’huile de colza et l’huile d’olive se ressemblent avec leur forte teneur en oméga 9.

 

Le grand intérêt de l’huile de colza, c’est sa relative forte teneur en oméga 3 (encore dénommé acide alpha-linolénique), un acide gras polyinsaturé dont on a besoin de façon cruciale et non synthétisé par l’organisme (acide gras essentiel). L’huile de colza en contient 8%.

 

En règle générale, on recommande l’association huile de colza – huile d’olive, huiles considérées comme complémentaires.

 

Lire : Huile de colza, une huile essentielle

 

 

L’huile de palme

 

 

L’huile de palme, très largement utilisée par l’industrie agro-alimentaire pour ses qualités techniques, a mauvaise réputation pour la part importante d’acides gras saturés.

Elle contient environ

– 50% d’acides gras saturés (pour l’essentiel de l’acide gras palmitique),

– 40 à 45% d’acides gras mono-insaturés (oméga 9),

– 5 à 10% d’acide gras polyinsaturé (oméga 6 ou acide gras linoléique)

 

Selon divers spécialistes, on a trop diabolisé les acides gras saturés, dont notre organisme aurait besoin dans une certaine proportion (25 à 30% de notre apport en lipides selon certaines estimations).

 

En revanche, l’omniprésence de l’huile de palme dans les biscuits (pâtes à pizza, céréales industrielles, etc) et donc sa surconsommation, pose problème. Aussi, le remplacement, plus ou moins dissimulé en période de pénurie, de l’huile de tournesol par de l’huile de palme, est effectivement problématique, comme le dénonce l’association Foodwatch.

 

Lire : L’huile de palme se cache partout

 

 

Note : La notion de saturé fait référence à une organisation chimique de la molécule : dans une molécule de gras saturée, les atomes carbone sont tous reliés à des atomes d’hydrogène. Les acides gras insaturés sont des molécules avec des atomes carbone non reliées à des atomes d’hydrogène.

 

 

Eric Allermoz

 

Sources :heartfoundation

 

 

 

Graisses saturées : définition et discussion