Le vin : encore trop de pesticides

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Le vin est l’un des produits contenant des pesticides, soit une exposition quasi-quotidienne à une contamination chimique. La viticulture française cherche son nouveau modèle.

 

Le vin contient des pesticides. Et cela n’a rien d’étonnant. Avec un modeste 3,7% de la surface agricole utile, le vignoble français consomme tout de même environ 20% des pesticides utilisés en France.

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Des résidus dans neuf vins sur dix

 

 

Les pesticides, même en faible quantité, sont présents dans tous les vins, dès lors qu’ils ne sont pas bio. Le laboratoire Excell, spécialiste des analyses oenologiques et agroalimentaires (son directeur est viticulteur) a analysé 300 échantillons de vins provenant de vignobles d’Aquitaine et de la Vallée du Rhône. 90% des vins contenaient des résidus de pesticides : entre une et neuf matières actives, généralement des fongicides.

 

 

Onze fois plus de pesticides pour les viticulteurs

 

 

Générations futures a fait analyser les cheveux de 20 employés d’exploitations viticoles et cinq riverains d’exploitations. Le laboratoire a trouvé une vingtaine de substances, dont près de la moitié classée comme cancérigène. Certaines molécules étaient interdites depuis 2003 (quinze ans). En moyenne, on a retrouvé onze fois plus de pesticides que les niveaux observés dans la population (cinq fois plus dans les cheveux des riverains).

 

 

Des bonnes pratiques pour diminuer

 

 

Les dirigeants du laboratoire Excell qui connaissent bien la viticulture estiment que l’on peut, en adaptant les pratiques, diminuer de 50 à 100% les doses utilisées. Il faut pour cela utiliser des outils de modélisation et de prévision des infections (mildiou, oïdium, tordeuses de la grappe, adapter au cycle végétatif la quantité et la qualité des pulvérisations… Il faut aussi (cela paraît évident et pourtant) sélectionner les molécules les moins toxiques pour l’utilisateur, privilégier les molécules ayant le plus faible impact sur la microfaune auxiliaire et celles dont le taux de transfert du raisin au vin le plus limité.

 

Le laboratoire Excell a lancé sa propre démarche, Excell Phytocheck ®), afin de guider les viticulteurs non bio à produire selon des normes environnementales exigeantes. A l’évidence, il reste du chemin à parcourir pour « décontaminer » la viticulture et le monde du vin, mais la prise de conscience existe, de plus en plus activée par les corrélations quasi avérées entre cancers ou/et maladies de Parkinson et substances chimiques.

 

JC Nathan

 

Sources : www.labexcell.com

Photo : Syngenta